L’édition 2015 de Quai des Bulles s’est clôturée sur un palmarès des plus éclectique :
Grand Prix de l’affiche : Sylvain Vallée, l’auteur d' »Il était une fois en France » réalisera donc l’affiche du festival 2016
Prix Coup de cœur : Run pour sa série « Mutafukaz »
Prix Ouest-France/Quai des Bulles : « Zaï zaï zaï zaï » de Fabcaro
Prix Jeunes Talents : Lise Rémon
Le programme des expositions, point fort du festival depuis des années, était (à mon humble avis) moins prometteur que d’habitude sur le papier et cela s’est malheureusement confirmé. Malgré une très belle expo Tardi présentant sobrement de nombreux originaux, une amusante scénographie sur Prince Dickie, chatoyante, variée et faisant interagir intelligemment le visiteur, et un très touchant coin hommage au parti trop tôt Coyote, la déception est là. La grande exposition Nicoby très bien mise en scène (comme d’habitude) mais qui fait très copinage quand même, tant on se demande où est l’originalité en dehors de sa productivité, celle sur les 40ans de Fluide Glacial qui est très ciblée sur les fans de la revue et ne touchera que peu en dehors, malgré des auteurs pointus, ainsi que l’expo sur la chine qui ne présentait que très peu d’originaux, ont largement contribué à ce sentiment.
De plus, l’ambiance générale est de plus en plus tendue (surtout à l’ouverture, mais pas que) dans certains espaces éditeurs et dans l’espace principal du Quai Duguay-Trouin, où se situent quasiment tous les exposants, le cœur du festival. Les sprints depuis l’entrée VIP pour « gratter » quelques places et les grandes disparités organisationnelles selon les stands, sans parler des doux dingues qui « dorment » devant la porte d’un jour à l’autre, peuvent donner lieu à quelques moments d’agressivité indignes d’un festival de bande-dessinée qui se veut familial. Les politiques des dédicaces, laissée libres aux stands éditeurs et manquant d’équité ne faisait, cette année, que soutenir le côté « premier arrivé -premier servi » particulièrement motivant pour les insomniaques. Ce qui ne peut qu’alourdir l’atmosphère des files d’attente pour de futiles raisons, primordiales pour certains. Tout cela pour un petit crobard… « On ne peut rien y faire » alors la solution ultime est le laisser-faire ?
Heureusement il reste des moments de convivialité sur des stands moins courus ou à la rencontre d’auteurs moins starifiés, donc plus accessibles. Et puis rien ne vaut la flânerie débonnaire qui génère de belles surprises au détour d’un stand. Et le programme est si riche, qu’on y trouve toujours quelque chose à faire pour trouver facilement l’excuse d’y revenir, année après année !
Et Saint-Malo c’est surtout un cadre magnifique et une gastronomie locale qui devrait convaincre tout amateur du 9eme Art d’y planifier un séjour découverte de la cité corsaire par la petite lorgnette de la BD, l’occasion faisant le larron.
Il reste que Quai des Bulles, victime de son succès, prend année après année toujours plus l’aspect d’un mini-Angoulême par bien des points. On aime ou on n’aime pas, mais mieux vaut le savoir avant de s’y rendre. Dommage que nul ne semble vouloir reprendre les choses en mains. La dédicace payante dont on parle de plus en plus, l’auteur donnant de son temps et de son art bénévolement jusqu’à présent, à un public pas toujours si passionné que cela par son œuvre ou par la découverte de celle-ci, sera-t-elle la panacée ? L’avenir (proche?) nous le dira…
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