Le titre original de cet inédit en français est Riding the Crocodile. Cette longue nouvelle constitue avec deux autres et un roman le cycle de l’Amalgame. Une sorte de grande association des différences au sein des grandes différences. Un monde de mondes divers où la digitalisation des individus leur confère une sorte d’immortalité. Et si je puis me permettre de citer W. Allen – je crois – l’immortalité c’est long, surtout vers la fin. Surtout quand on a tout vu et que l’on sait que ce qui pourrait rester à voir ressemble à ce qu’on a déjà vu…
Leila et Jasim envisagent après dix mille trois cent neuf ans de vie commune de mettre fin à leurs vies. Et pour ne pas mourir idiots se lancent un défi : entrer en relation avec les Indifférents qui vivent dans le Bulbe galactique central et qui ont toujours renvoyé sans les détériorer les sondes envoyées autour de leurs mondes. L’Amalgame permet aux individus une vie des plus confortables et offre des moyens techniques énormes. Leila et Jasim s’installent pour observer et rencontrent des voisins ‘serpents’. Et Leila perçoit un signal en provenance du Bulbe… Et elle se fâche avec Jasim qui ne veut pas aller plus loin. Leila finit par faire admettre à l’Amalgame, elle peut contacter les Indifférents sans que ceux-ci se sentent agressés par son intrusion.
Il manque deux choses à ce qui précède pour bien rendre compte du texte. D’abord, et c’est pour moi un des côtés fascinants de cet auteur, sa capacité à rendre poétique – un peu comme Jules Verne – les aspects scientifiques et techniques de son texte. Ensuite, et ce n’est pas moindre, l’aspect antiraciste de son Amalgame et la cohabitation des esprits que cela implique. Leurs différences les rassemblent.
Lecture lente pour savourer…
À dos de crocodile
Auteur : Greg Egan
Editeur : Le Bélial’
Collection : Une heure lumière
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