Couverture cartonnée avec jaquette, un livre abondamment illustré par Emiliano Ponzi. Et commençons par les images puisque c’est ce que vous allez regarder en premier. Elles sont fortes, pour la simple raison qu’elles captent l’esprit du texte. Ensuite elles ont du charme et se situent entre classicisme et modernité. Je vous recommande celle de la page 79, elle traduit pleinement pour moi ce que je pense avoir perçu du livre.
Imaginez un écrivain né en 1949 qui voudrait parler de son père avec lequel il n’a pas eu que de bons rapports. Comme tout écrivain il trouve un biais. Une histoire de chat à abandonner, puis une autre de chat disparu. Mais il nous a capturés il peut donc parler de son rapport à son père, des recherches qu’il a effectuées pour tenter de comprendre la vie d’un homme. Une vie par deux fois bousculée par la guerre. D’abord contre la Chine puis dans la deuxième guerre mondiale, alors que l’homme aurait dû prendre la suite de son père comme religieux. Heureusement, un militaire a jugé qu’il serait meilleur étudiant que soldat. Et l’homme professeur et amateur de haïkus devient père. Et l’écrivain en profite pour ‘méditer’ sur les individus, la vie… Alors, mais peut-être est-ce juste de mon fait, on se trouve un brin doucement nostalgique d’une vie sereine. Alors l’opposition entre les images qui montrent la guerre et celles qui montrent une vie calme et tranquille se renforce. Alors ce que ni l’auteur ni nous ne savons réellement de son père le rend singulier, différent et très humain. Vous avez là je pense un court texte fort réussi. D’une part, il rend hommage au père, d’autre part, il traduit la finesse et le subtilité de l’écrivain et s’avère – avec l’aide des illustrations – un bel objet éditorial. De quoi faire un joli petit cadeau hors saison.
A lire d’une traite si possible, à laisser reposer, puis à réouvrir au hasard pour laisser le souvenir revenir. Bonne lecture.
Abandonner un chat
Auteur : Haruki Murakami
Editeur : Belfond
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