En regardant bien, peut-être verrez-vous dans l’illustration en couverture que le personnage dessiné est prisonnier d’une camisole de force. La phrase n’est pas un vrai sous-titre puisqu’elle est en quatrième de couverture mais elle aurait pu. Que ceux à qui elle rappelle quelque chose lèvent le doigt*: ‘On ne nait pas déviant, on le devient.’ Si vous suivez mes chroniques, vous avez remarqué mon intérêt pour la folie. C’est un sujet passionnant puisqu’il traite de nous (malade, soignant, guéri ou non malade). Si vous avez levé le doigt, vous devez savoir qu’on ne devient pas déviant aussi facilement que cela, il faut des prédispositions – environnementales au moins. Et vous devez connaître des gens ‘borderline’ qui ne franchiront pas la limite. Là, mais peut-être que je me trompe, j’ai l’impression que cette déviance est purement artificielle, littéraire. Pas comme celle de Camille ou d’Antonin. Et qu’elle relève de ce que l’on appelle un ‘exercice de style’ (merci à Raymond Queneau d’avoir donné ses lettres de noblesse à ce genre d’écrit.) Je veux dire que malgré la ‘truculence’ de la langue (c’est en 4ème) ou peut-être à cause de… je n’ai pas réussi à trouver crédible ce fou, un seul instant. Vous allez me dire qu’il ne l’est pas, que ce sont les autres – la société – qui le rendent tel. Mais il me semble que les actes (viol) qu’il commet sont pleinement conscients et maîtrisés. Alors il vous reste à apprécier cette fameuse truculence de la langue, heureusement que l’on ne nous parle pas de la langue de Rabelais. On dirait que lorsque l’on utilise quelques mots grossiers et vulgaires on nous dit truculent. C’est vrai que c’est plus noble ! Et là, comme vous pensez que je suis de parti pris, vous allez vous précipiter sur l’ouvrage pour tenter de me prendre en défaut. Bonne lecture de préférence d’une traite.
*Si vous avez levé le doigt sans penser à Madame Simone de Beauvoir vous avez triché et je vous condamne à lire un roman à l’eau de rose.
Abattre la bête
Auteur : David Goudreault
Editeur : 10/18
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