Sauf si vous connaissez l‘auteure pour avoir lu une de ses fictions (même éditeur et Pocket) l’illustration de couverture ne vous dira pas grand-chose, si elle vous a attiré.

Quand je lis pour vous proposer une chronique d’un écrivain que ne connais pas, je retarde le plus possible ma recherche sur l’auteur pour éviter que des préjugés influent sur ma lecture. Là, le rabat de la couverture m’a tout de suite donné la clé : Lionel est une femme (sa fiche Wiki signale qu’à 15 ans elle a décidé de changer Margaret, son prénom de baptême, en Lionel). Abominations est un recueil d’articles d’humeur parus dans des revues et des journaux anglo-saxons et de conférences. L’auteur/auteure a ajouté quelques passages de présentations et commentaires (ils sont en italiques). Tous concernent notre époque et surtout le monde américano-britannique, et comme tout billet d’humeur fonctionnent sur le même principe. Je présente mon sujet, je trouve un biais avec moi (l’auteur) et je généralise en m’appuyant sur des données chiffrées ‘incontestables’ ou sur des auteurs reconnus. En fait, il s’agit à chaque fois de l’avis d’une personne adulte sur un sujet donné qu’une autorité – sa compétence et/ou la rédaction du journal qui commande et publie – reconnaît et qui prend donc des aspects incontestables…

Conseil de lecture : préférez la sporadique et hasardeuse à la suivie. Prenez le temps de réfléchir à ce que vous avez lu, non pour le remettre en cause mais pour cerner ce qui vous semble manquer à l’analyse de l’auteure. Outre le fait que les sujets traités concernent assez peu l’Europe, il me semble qu’elle s’attache plus à la surface des choses qu’à leur fondement, elle traite le visible sans trop se questionner sur les conditions qui le font exister. J’ai peut-être mal lu mais je n’ai pas trouvé grand-chose sur le plan des systèmes éducatifs, sur la presse en général et sur le théâtre…

Citation longue : « En ce qui me concerne, je n’ai pas envie que mon épitaphe soit : ‘Elle était femme.’ Je suis une romancière, une cuisinière, une joueuse de tennis. Une grande gueule, une soupe-au-lait, une farceuse et une cabotine. Une femme certes, inutile de le nier. Mais le détail est fortuit – et figure tout en bas de la liste. ».

Bonne lecture.

Abominations
Auteure : Lionel Shriver
Editeur : Belfond

www.belfond.fr

Abominations
3.5Note Finale

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