Avec la complicité de Dominique Grange pour les textes des chansons interprétées par la Chorale des Momies. Jean-Luc Ruault en lieu et place d’Anne Delobel pour la mise en couleurs.

En me ruant sur cet album (Dépôt légal : Novembre 2022) j’ai ressorti mes volumes précédents. J’ai donc constaté que Adèle et la Bête (premier album des aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec) date de 1976, qu’il me manquait les albums n°8 & 9 et que j’avais interrompu ma lecture vers le n°5. Interruption causée sans doute par les aléas de la vie plus que pas dépit ou ennui. Vous imaginez une série qui perdure sur 46 ans et que l’auteur prend la peine d’achever sur les phrases suivantes : « Ainsi s’achèvent, pour toujours, les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Gare aux faussaires qui seraient tenté(e)s d’y donner suite !!! ». Il nous a avant gratifiés d’un superbe baiser de cinémascope couleur et de l’éclosion en laboratoire de Milnesium TARDIgradum (c’est moi qui souligne). Il s’agit d’un roman feuilleton à l’ancienne (Féval, Zévaco, etc.) où l’on ne meurt presque jamais vraiment parce qu’un personnage, surtout un vrai méchant, peut toujours servir. Mais après Dac et Blanche (Pierre & Francis) ou Zappi Max le feuilleton à l’ancienne serait difficilement supportable alors on le modernise, au moins dans la manière de raconter et dans les ‘insertions’ particulières. Adèle est ‘romancière’, elle écrit des histoires pour des fascicules (l’histoire débute avant la première guerre mondiale) pour l’éditeur Bonnot. En fait des histoires qu’elle vit et que nous voyons se dérouler sous nos yeux de lecteurs de BD. Adèle vit seule avec la momie rapportée d’Égypte par son père. Et Adèle rencontre : la bête, un démon de l’antiquité, un savant fou, des momies avant d’être gravement blessée et mise en sommeil – cela l’empêche de devoir vivre la guerre. Puis elle rencontre Lucien Brindavoine – autre personnage imaginé par Tardi – et se découvre une sœur pendant qu’on lui fabriquait des clones. Nota : sa sœur est mariée à Fia – oui celui qui a une âme !! – l’illustrateur des couvertures des fascicules rédigés par Adèle et le père du Bébé des Buttes-Chaumont… Côté dessin il y a bien sûr le ‘trait’ Tardi qui n’appartient qu’à lui et le plaisir manifeste à dessiner le vieux Paris du début du 20ème siècle en s’y glissant avec ou sans pseudonyme. Et puis il y a les hommages (Hergé, Benjamin Rabier – ce dernier surtout dans le dernier album – et d’autres) et les références (à Léo Malet au moins) et par-dessus tout l’exécration de la guerre et de ceux qui l’organisent.

Je crois que vous devez relire les 9 albums précédents, faire une pause, et entamer le dernier. Je pense que vous constaterez avec plaisir que si vous avez oublié tel ou tel personnage vous avez gardé l’esprit d’Adèle en tête et c’est l’essentiel.

Bonnes lectures…

Adèle Blanc-Sec, tome 10 : Le Bébé des Buttes-Chaumont
Scénario et dessin : Tardi
Editeur : Casterman

www.casterman.com

Adèle Blanc-Sec, tome 10 : Le Bébé des Buttes-Chaumont
5.0Note Finale

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