L’illustration de couverture rend bien compte d’une partie du roman et renvoie indirectement à ces couvertures de roman d’espionnage où l’on pouvait voir de belles jeunes femmes soigneusement dénudées pour rester ‘décentes’.
L’action se situe à Cuba après les effets de la Perestroïka. A Cuba où certaines jeunes femmes sont contraintes de se prostituer pour échapper à la misère. On les appelle les jineteras et Alicia est l’une d’elles. Avec sa mère qui lui a appris beaucoup de choses, elle mène une vie bien réglée en quête d’un éventuel et riche mari. Et elle rencontre un certain Juanito que l’auteur présente par le biais de pièces de dossier comme un escroc. Juanito et Alicia se donnent du plaisir et organisent, pour faire plaisir à et exciter ‘l’épouse’ de Juanito, des séquences amoureuses avec des clients choisis. Mais un accident survient et Alicia et Juanito doivent monter un coup pour éviter de perdre leur confort et ses avantages.
Sur le plan polar c’est du classique et l’on sent que l’auteur apprécie un certain Donald Westlake tout en s’en libérant par le tableau lucide qu’il dresse de son île et de ce qui s’y passe. Ne croyez pas qu’il force le trait pour fustiger un quelconque responsable. Il me semble qu’il apprécie aussi un certain esprit voltairien qui fait frissonner certains passages en soulignant les évidences. Question : ne faut-il pas être deux pour que s’exerce le plus vieux – soi-disant – métier du monde ? Le client et la vendeuse et/ou le vendeur ? Et dans ce cas qui blâmer ? Et d’ailleurs pourquoi blâmer ?
Je vous ai choisi une citation qui peut vous donner une idée du ‘ton’. Précision : Riguey est une femme. « Riguey apparaît à 11 heures et le conduit par la main jusqu’au bungalow où elle lui offre un petit déjeuner de seins fleuris. ». Essayez une lecture lente cela se lit presque trop vite…
Bonne lecture.
Adios muchachos
Auteur : Daniel Chavarria
Editeur : Rivages
Collection : Noir
Laisser un commentaire