Bienvenue en ENFER !!!! On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Apparemment, les développeurs de Madmind Studio ont choisi d’y mettre tout leur cœur pour rendre leur nouveau jeu aussi horrible à regarder qu’à jouer. Torture psychologique et physique, nudité, sacrifice, Agony est un voyage au bout de l’enfer. Et l’enfer, c’est manette en main.
Angony est un jeu très, très spécial. C’est un survival horror de Madmind studio qui rappelle Outlast sur beaucoup de points. Il a tout misé sur son ambiance malsaine, macabre et dérangeante pour rendre sa vision de l’enfer aussi effrayante et horrible que possible. C’est une des représentations de l’enfer les plus effrayante qui soit. Si l’idée est séduisante sur le papier, l’exercice est plus difficile. C’est hyper lugubre, crasseux, morbide, macabre, glauque, répugnant, de mauvais goût et souvent très gore et à caractère sexuel. D’ailleurs, le jeu a été censuré de quelques scènes jugées un peu trop extrêmes ou explicites. Le jeu est 18+ comme vous pouvez vous en douter. Si on aime ce genre d’environnement, c’est pas mal. Malheureusement, le résultat final est horrible à pratiquement tous les autres niveaux. C’est vilain graphiquement et, en plus, c’est hyper sombre pour cacher la misère…. Heu, pour donner de l’ambiance. Enfin, si c’est ça leur vision de l’enfer, c’est réussi de ce côté-là.
Le jeu commence par nous faire tomber du ciel pour descendre jusqu’en enfer. Notre esprit prend possession d’un corps et nous voilà parti pour traverser l’enfer à la poursuite de la déesse rouge que l’on veut absolument rejoindre. Là, on débarque dans un jeu tellement sombre visuellement qu’il est difficile de se déplacer convenablement. Premièrement, on ressent chaque lourdeur des pas du personnage, chaque bosse ou trous est ressenti. On se prend les pieds dans tout se qui traîne, mais le pire c’est qu’on ne voit pas vraiment où on va. Une galère sans nom. Du coup, départ dans les options du jeu pour éclaircir tout ça. Avec le gamma poussé presque au maximum, on voit enfin quelque chose et on peut finalement se déplacer correctement et découvrir le monde qui nous entoure. On perd, du coup, pas mal en qualité d’immersion, mais au moins on voit où on va. Toujours dans les options, ne pas oublier d’augmenter la sensibilité de la caméra qui est, par défaut, beaucoup trop lente et pénible à tourner. C’est l’enfer.
Après la calibration, on peut enfin jouer dans de bonnes conditions et profiter du gameplay d’Agony. Sans gâcher le suspense, c’est très décevant. En gros, c’est un walking simualtor à la outlast en enfer. On se promène dans des niveaux labyrinthiques avec des couloirs à gauche à droite, des petits passages entres les murs, des raccourcis, on grimpe aux murs avec parfois la tête en bas, bref on s’y perd un peu par endroit, car tout se ressemble et c’est très sombre. On se croirait dans un ancien jeu des années 90 dans sa conception du level design. Avec une jouabilité lourd-dingue et un level design discutable, on se dit que les mécaniques de gameplay vont rattraper le coup. Eh bien, non. Tout est hyper classique, à l’ancienne, comme dans les années 90. On marche, on récupère des clés et des objets disséminés aux 4 coins de la map. Ce sont souvent des crânes ou des pièces de squelette puisqu’on est en enfer. Avec les clés, on ouvre des portes et on passe à la suite. Mais il y a plus. On peut récupérer des torches enflammées pour brûler des branches qui nous barre le passage. Une fois sur deux on se fait mal en allumant les branches, car on est trop près. Là, aussi, il y a un problème dans l’exécution des actions. C’est brouillon. C’est lent. On a du mal à percevoir la distance. Et c’est comme ça pour tout dans le jeu. Il y aussi des symboles à découvrir et reproduire sur des portes pour les ouvrir. Que ce soit pour ça ou pour taper, prendre ou poser quelque chose, le positionnement spatial est imprécis. Et c’est fatiguant à la fin. Déjà que la navigation est lourde, si le reste ne suit pas vraiment non plus, ça devient pénible.
Agony propose des phases d’exploration assez conventionnelles avec, souvent, une composante stealth (furtive). Dans ces endroits, il est très important d’éviter les démons. Très similaire au gameplay d’Alien Isolation (et Outlast) dans lequel il fallait éviter à tout prix d’être surpris par le huitième passager. Agony a des démons, plusieurs simultanément, qui rôdent dans les couloirs. Ils sont pratiquement aveugles et réagissent aux sons et aux mouvements du feu. Il faut donc essayer de se déplacer lentement, accroupi, éviter de shooter les carcasses au sol, mais aussi spotter les planques dans les fissures des murs, retenir sa respiration quand il le faut et éviter de se promener au maximum avec une torche allumée à la main. Je ne vous cache pas que ça aussi, on s’en lasse vite.
Un bon point du jeu est son ambiance sonore. Il y a tous les bruits et sons pour nous mettre mal à l’aise. Des bébés qui braillent, des gens qui hurlent de douleur, des craquements, la musique qui s’intensifie lorsque ça devient tendu. Il y a tout pour essayer de nous laisser dans un état de stress permanent. Il y a aussi les âmes perdues qui relatent en boucle des inepties sur leurs tourments. Cet aspect du jeu est plutôt réussi.
Le système de vie est assez original. Lorsque l’on est tué, notre âme aire à la recherche d’un nouveau corps d’un damné. On a quelques dizaines de secondes pour en trouver un avant de retourner au dernier checkpoint activé. C’est sympa comme idée, mais très embêtant lorsque l’on ne trouve pas de corps dans les temps.
Comme je le disais plus haut, Agony n’est pas le plus beau jeu du monde. Loin de là. On est à des années-lumière d’un Doom. Le jeu a beau tourner sur Unreal Engine 4, on se croirait sur l’UE3. Les décors sont assez simples, répétitifs et carrés, mais avec textures et des artifices qui donnent un semblant de volume. Tout est gris, brun et fade ou fluo, parfois. Ça tranche vraiment. Les textures sont pauvres et minimalistes. C’est hyper sombre et souvent flou. Ils ont abusé d’options comme l’aberration chromatique. Ensuite, artistiquement, c’est assez inégal. Il y a plusieurs bonnes idées, quelques beaux plans et quelques monstres bien affreux, toujours dans le répugnant et le malsain, mais sinon ce n’est vraiment pas top avec une réalisation aussi médiocre et toujours dans le mauvais goût. Côté animations, c’est aussi le minimum syndical. Le jeu est rigide, les effets sont d’un autre temps. Sérieux, on se croirait sur PS2 sur certains effets tellement c’est minimum. Le jeu est horrible sur PS4 normale. Le scintillement est constant. La gestion de la lumière est atroce si on ne touche pas au gamma. Mais après, on remarque tous les défauts et les carences. C’est un peu mieux sur PS4 pro et Xbox One X. Le mieux ce serait d’y jouer sur PC en qualité max pour avoir un jeu un peu plus potable. Ensuite s’ajoute les bugs de collisions, les ralentissements incompréhensibles et les freezes du jeu fréquent.
Agony est n’est pas un jeu que l’on peut qualifier de première beauté. Ni qu’il excelle niveau gameplay. Mais arrive-t-il à atteindre son but premier qui est de nous offrir une expérience de jeu effrayante avec une tension constante. A-t-on l’impression d’être réellement en enfer? Alors oui, plus ou moins et pour plusieurs raisons et parfois à son insu. Par moment, on a la pétoche en entendant un démon nous courir dans le dos. On court se cacher et là, paf, il y en a un deuxième qui nous surprend et nous terrasse instantanément. Ça, ça marche. L’ambiance sonore est aussi bonne pour donner ce sentiment d’endroit hyper mauvais et malsain. Malheureusement, le reste du temps c’est une surenchère de mauvais goûts, des problèmes de level design, des gameplays lents et brouillons, de mauvaises caméras, des freezes, etc., etc., qui tout ça réuni rendent le jeu un vrai enfer.
Si l’enfer existe, il consiste sans doute à jouer en boucle à Agony. Non, plus sérieusement, c’est une catastrophe. Le jeu n’est pas beau. Visuellement ce n’est vraiment pas terrible, techniquement surtout, mais aussi artistiquement, malgré quelques jolis plans et quelques bonnes idées. Il y a quelques designs intéressants, mais souvent c’est juste affreux et les mécaniques de gameplay sont peu nombreuses et inintéressantes avec un manque d’originalité flagrant, sans parler que le tout est très brouillon. La jouabilité est bancale. On n’est jamais sûr à 100% de ce que l’on fait. C’est lent. Les déplacements sont lourds et approximatifs. On se prend les pieds dans tous les obstacles qui traînent. On passe dans un petit tunnel sans problème, mais dans l’autre sens, il y a souvent quelque-chose qui coince, on ne sait pas pourquoi et avec patience, calme et sérénité, ça finit par passer. Il faut éclaircir le jeu pour voir quoique ce soit, sinon on est perdu dans le noir. Alors oui, le jeu est plus joli dans le noir quand on ne voit rien. C’est un jeu d’un autre temps. Madmind Studio a voulu créer un jeu d’horreur qui, malheureusement, ne fait pas vraiment peur. Il a ces petits moments qui font sursauter le joueur, mais le reste n’est que frustration et haine. Le tout plombé par un gameplay désuet et un jeu très faible techniquement. La surenchère du gore et de la décadence avec de la nudité et des scènes hyper violentes gratuites ne suffisent pas pour faire un bon jeu. A éviter. Dommage.
Les plus :
- L’ambiance sonore
- Oppressant, macabre, glauque et gore
- Quelques sursauts
- Quelques bonnes idées par-ci par-là
Les moins :
- Laid et souvent de très mauvais goût
- On ne voit rien s’en faire des ajustements
- Techniquement à la ramasse
- Gameplay inintéressant, lent et souvent brouillon
- Level design vieillot
- Ne fait que trop rarement peur
- Décevant sur toute la ligne
Editeur : Madmind Studio
Développeur : Madmind Studio
Date de sortie : 29.05.2018
Plateforme : PS4, Xbox One & PC
Genre : Survival-horror
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