Avec illustrations de l’auteur et traduction de Jérôme Dumont.
Ma lecture de Sur la route de Jack Kerouac fut marquée par le passage du joueur de saxophone en quête de la note bleue, la lecture de ce recueil de poèmes extraits de trois recueils de l’auteur m’a ramené au jazz. Le lien entre la Beat Generation et un poète japonais ? Allen Ginsberg et Gary Snyder (qui signe ici une préface fort appréciable). Aristote professait sa philosophie en marchant, Nanao Sakaki apprend le monde en le marchant et sa poésie nous l’enseigne. On doit, je crois, comprendre le titre comme le besoin de ne pas s’encombrer pour marcher longtemps et loin et en même temps s’emplir de ce que l’on voit. Le poème devenant alors comme le résultat des perceptions distillées. Une image du vu et du ressenti, au travers du vécu antérieur. Le résultat d’une communion entre le monde et soi organisée par la marche. Attention ! Ce n’est pas parce que Sakaki est poète qu’il est lunaire, et s’il marche au désert ou aux terres arides il voit aussi le monde où nous vivons. Posez-vous la question de savoir si ce qu’il nous en dit/montre correspond à ce que nous en voyons ? Votre réponse aura peut-être raison de votre insouciance. Je me permettrai d’associer Nanao à Serge Pey, un autre marcheur – français celui-là, – et de signaler que les éditions Érès (Toulouse) viennent de publier les œuvres complètes de Nanao Sakaki.
Citation :
« Pour rester jeune,
Pour sauver le monde,
Briser le miroir. »
Bonne lecture.
Aller léger
Auteur : Nanao Sakaki
Editeur : Héros-Limite
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