Antigone doit mourir. Créon doit rendre justice. Tout le drame de cette tragédie célébrissime de Sophocle, que beaucoup ont découverte sous la plume de Jean Anouilh, se résume par ces deux phrases. Qu’on connaisse ou non l’histoire, on se laisse emporter dans le récit de cette nouvelle adaptation : Antigone, fille d’Œdipe, offrant une sépulture à son frère Étéocle le paria ; Antigone face à sa sœur, résignée depuis des années et tellement plus sage qu’elle ; Antigone tenant tête à son oncle Créon, qui malgré ses doutes, ne peut épargner la criminelle sans mettre en danger la paix de Thèbes…
En janvier 2015, Régis Penet annonçait sur son blog le début de l’aventure Antigone, qui devait durer 2 ans et aboutir à un ouvrage d’une petite centaine de pages. L’auteur de la série Roma a tenu son pari, puisque l’album vient de faire son apparition dans les rayons des librairies. Cette longue attente s’explique par la technique utilisée par le dessinateur : toutes ses planches ont été peintes à l’huile sur du bois. Le résultat est magnifique, très profond, les couleurs sombres et sanglantes. Les personnages peu bavards prennent vie et se dirigent, visage découvert ou dissimulé par un masque, sous l’œil des dieux, vers l’issue fatale de ce récit mythique.
Les dernières pages sont consacrées à un dossier spécial sur le mythe d’Antigone, écrit par Jean-François Gautier, spécialiste de Sophocle, pour qui souhaiterait en apprendre plus sur la tragédie grecque.
Antigone
One shot
Dessinateur : Régis Penet
Scénariste : Régis Penet d’après Sophocle
Textes : Erik L’Homme, Jean-François Gautier
Éditeur : Glénat
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