Aphrodite et vieilles dentelles

Une couverture qui tire l’œil et qui, assez subtilement, donne une idée de ce que l’élixir contenu dans le flacon peut avoir comme effet. C’est traduit du suédois et je ne connais pas assez le suédois pour vous dire si le titre original « Potensgivarna » est traduit au mieux par le titre français… En revanche je peux vous garantir que la référence au film de Frank Capra « Arsenic et vieilles dentelles » n’est pas fortuite. Si vous n’avez jamais vu le film c’est l’occasion et, rassurez-vous, les tantes de Cary Grant n’ont pas grand-chose à voir avec les deux vieilles filles Tilda et Elida Svensson, imaginées par Brunk Holmqvist. Nos deux Suédoises renverraient plutôt à madame Sylvie qui joue « La vieille dame indigne » dans le très beau film de René Allio.

Imaginez Tilda 79 ans et Elida 72 ans vivant une paisible fin de vie dans un petit village. Une vie réglée comme du papier à musique et d’une simplicité rudimentaire avec commodités au fond du jardin, puits dans le jardin et intérieur savamment organisé et inchangé depuis la mort des parents. Et voilà que la maison à côté de la leur est vendue et qu’elles « héritent » d’un voisin. On notera qu’elles ont toujours traité seules les problèmes que le désir charnel faisait naître en elles. Et là elles surprennent le chat du voisin dans une frénésie sexuelle après avoir mangé d’une plante arrosée par un engrais spécial. Et nos deux sœurs vont commencer à faire quelques folies avant de trouver le moyen de s’offrir des WC à l’intérieur et une salle de bains moderne pour améliorer leur train-train quotidien. On notera qu’elles résistent aux tentatives de leur frère de récupérer leur maison.

Je ne sais pas comment ce roman a été accueilli en Suède, je ne sais pas si c’est la tendresse pour ces deux petites vieilles ou le rire pour un comportement vieillot mais qui sait tirer profit du monde actuel. Je vous avoue que pour ma part c’est plus tendresse que rire.

Bonne lecture.

Aphrodite et vieilles dentelles
Auteure : K. Brunk Holmqvist
Editeur : J’ai Lu