
Un sous-titre : Histoires érotiques au féminin et un avant-propos d’Octavie Delvaux qui signe le premier texte et semble être la maîtresse d’œuvre de l’ouvrage qu’elle a voulu sous le signe de l’amour inspirateur de la sexualité. On trouvera en fin de volume un ‘dictionnaire’ des autrices dont les noms semblent sortis d’un dictionnaire des pseudonymes. L’ensemble est de bonne tenue et se veut éclectique. Mais offre à mon sens trois textes d’exceptions. Mon podium n’a que deux places : la première à Anne Vassivière, la deuxième à Rita Perse et Rose Brunel exæquo. Avec La Rêveuse, Anne Vassivière mêle en finesse littérature, sexualité et sensations, ce faisant elle évite le piège des mots ‘cliniques’ qui disent sans faire éprouver (clitoris, grandes lèvres), s’offre quelques beaux morceaux poétiques (elle cite Ronsard, Théophile Gautier, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire et Verlaine) en écho aux bruits charnels que son adolescente rêveuse perçoit. Rita Perse avec Bacon, laitue, tomate raconte du point de vue féminin une relation sexe-amitié entre deux personnes et en montre les limites pour retomber subtilement sur la volonté de l’anthologiste. Rose Brunel avec Entre ses jambes traite deux sujets : la sexualité de groupe et la sexualité avec handicap. Là encore, l’habileté de l’autrice fait bien le distinguo entre les faits et les sentiments, entre le désir mécanique et le désir amoureux. J’ajouterai un accessit avec Sous le grand lilas odorant d’Octavie Delvaux pour la première partie de sa nouvelle, celle qui est censée être une lettre d’homme, tout simplement parce que je l‘ai trouvée ‘juste’.
Si j’osais je vous proposerais de laisser traîner ce livre après l’avoir lu à portée de mains des ados…
Bonne lecture.
Ardentes
Anthologie, 14 autrices
Editeur : La Musardine
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