Avec en sous-titre : L’impact du théâtre au Liban et une préface de Pascal Couchepin. Je me permettrai – comme d’habitude – de regretter la faible lisibilité de la photo en illustration de couverture et un certain jargonisme universitaire en quatrième (opposable à la clarté du texte intérieur). Dernier regret opposé à la très riche bibliographie, l’absence d’index.

Attention ! Cet essai pour être apprécié à sa juste valeur suppose un minimum de connaissance de l’histoire du Liban (que la préface et/ou l’introduction auraient pu fournir). L’auteur présente le théâtre libanais de ses origines (à la chute de l’Empire ottoman) et ses acteurs-conteurs jusqu’à 1967 en suivant un peu la trame d’une pièce représentée en 1997 : Beyrouth au bon vieux temps. Puis s’intéresse à l’impact du conflit arabo-israélien sur le théâtre avant de le situer dans la tourmente de la guerre civile. Ayant noté la capacité singulière des Libanais à l’amnésie concernant cette période trouble, il met en évidence les attitudes différentes de trois auteurs à se souvenir. Cette partie est, avec la dernière qui analyse le rapport actuel entre une pratique théâtrale particulière (rôle important du spectateur-témoin-acteur, travail avec des enfants et internationalisme), très passionnante. Le travail de recherche et d’analyse effectué par l’auteur est en tout point remarquable, mais il me semble qu’il a oublié, occulté une certaine sociologie des spectateurs et des ‘scènes’. Je veux dire que je ne crois pas que les spectateurs qui fréquentaient le théâtre avant et pendant la guerre civile sont les mêmes que ceux dont il est question dans la dernière partie. Je pense que des articles de presse – des critiques – ou des commentaires de spectateurs – autres que ceux qui témoignent et jouent – auraient peaufiné l’approche. Nota : l’Antigone d’Anouilh est citée mais je m’étonne que le Living Theatre – qui donnait celle de Sophocle en représentation – et la troupe du Bread and Puppets n’aient pas eu droit à au moins une note bibliographique.

Bonne lecture aux ‘Érudits’ puisque la collection semble s’adresser à eux.

Art et conflit
Auteur : Michel Abou Khalil
Editeur : Slatkine

www.slatkine.com

Art et conflit
4.0Note Finale

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