Ce Pierre Brasseur n’a manifestement pas de lien de parenté avec les Pierre, Claude et Alexandre de même patronyme. Eux sont comédiens, lui est romancier. Il nous propose avec ce roman une présentation de ce que pourrait être une tentative de réveil des populations en vue d’une rébellion, d’une révolution contre le pouvoir et les puissances d’argent. Se baptisant « Front Républicain Populaire » (on est censé noter une ressemblance avec MRP et FTP !) un groupe de, disons, trentenaires, se revendiquant de De Gaulle, fait parler de lui en diffusant via Internet des vidéos censées faire bouger les gens : distribution gratuite de fruits et légumes « volés » dans un magasin bio, kidnapping de cadres d’entreprises relâchés peu après, avant que le commissaire Wouters n’entre en jeux, suivi de près par des hommes du service anti-terroristes, plus efficaces et plus rapides. Nous suivons le groupe de terroristes qui s’offre une inévitable partie de campagne avant de repartir kidnapper une PDG. Cela finira comme prévu par le groupe et avec feu d’artifice.
Bon ! Ce n’est pas nouveau et je vous ai parlé ici même d’un groupe de trublions politiques bien organisé et international qui s’appelait « Le Soviet », imaginé par un auteur bicéphale qui signait Colonel Durruti (chroniques ici : https://www.daily-passions.com/tuezun-salaud/ https://www.daily-passions.com/berlin-lenchanteur/ https://www.daily-passions.com/le-soviet-au-congo/ )…, je crois même vous avoir parlé de livres signés Ayerdhal qui traitaient de manière aussi violente et humoristique de sujets similaires. Si l’engagement des membres du FRP semble « crédible » et vraisemblable, il n’en va pas de même à mes yeux de leurs actions et de la manière dont tout cela est raconté. Les actions sont de portée plus que limitée, surtout parce que la presse les oublie ou est muselée… On notera au passage que seul un « extrait » du Figaro est cité et que le journaliste « ami » du flic intervient seulement à la fin du premier tiers. Pour ce qui est de la manière de raconter, le narrateur – est-ce le romancier-auteur ? – use du « nous » pour commenter et du « ils » pour parler des personnages et joue les omniscients, ce qui s’appelle utiliser le point de vue de Dieu, et introduit ici une grande distance avec ce qui est raconté, comme si ces personnages n’étaient que de vagues fourmis…
A lire dans les transports en commun… mais pas à la campagne où l’on pourrait reprocher à l’auteur de donner des os de poulet à ronger au chien de la ferme…
Attentifs ensemble
Auteur : Pierre Brasseur
Editeur : Rivages
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