Avec en sous-titre : sur la littérature de Suisse francophone du XXe siècle. Attention ! Il s’agit d’un travail universitaire de haut niveau mais qui s’avère fort lisible pour vous comme pour moi. Il suffit de se laisser porter et de prendre le pli de faire le va-et-vient entre texte et notes. Les auteurs puisent à leur mémoire les éléments de leurs écrits. Et un auteur restitue ce qu’il a reçu en lui trouvant une forme particulière qui n’appartient qu’à lui. Sylviane Dupuis nous dit qu’en Suisse francophone, l’Ancien et le Nouveau Testament ont continué de représenter pour les écrivains une réserve fondamentale d’images, d’histoires et de figures, jusque dans les années 1970. Et bien sûr elle le démontre. Je connais un peu Charles Ferdinand Ramuz, Blaise Cendrars et Catherine Colomb mais mal, voire pas du tout, Corinna Bille, Jean-Marc Lovay ou Yves Laplace et Nicolas Bouvier mais je crois que je n’aurais pas su, en les lisant, découvrir ce que Sylviane Dupuis nous signale… tant trame et dessins déforment et « détournent » les textes bibliques. De plus, et pour la majorité d’entre eux, ils sont agnostiques… Alors soit l’auteur est pleinement conscient de l’incidence de ce qu’il a reçu sur son œuvre, soit il n’en sent/sait rien mais on me permettra de douter de cette proposition. Je me pose alors en simple lecteur une petite question : sans ce livre qui « révèle », suis-je conscient de l’incidence de ce que j’ai reçu sur ma lecture des auteurs sus cités ? C’est la bonne vieille question de savoir ce que je lis : un livre ? Un auteur ? Ou moi-même ? Et je vous assure qu’il y a beaucoup de plaisir à lire en connaissant la réponse aux trois questions. Ce livre de Sylviane Dupuis est de ceux qui aident à mieux lire – attention, je ne dis pas mieux comprendre -, à mieux percevoir, sentir le livre comme lien entre soi et le monde.
Bonne lecture, lente, entrecoupée…
Au commencement était le verbe
Auteure : Sylviane Dupuis
Editeur : Zoé
Laisser un commentaire