Une couverture à l’illustration bien terne malgré le ‘point’ jaune. Et pour commencer un petit jeu : (vous ne gagnez que ma respectueuse considération). A qui attribuez-vous les vers suivants ? :

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.

Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

Les chants désespérés sont les chants les plus beaux.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Si vous avez reconnu celui cité deux fois, bravo ! C’est le personnage principal de ce roman biographique censé être écrit par son épouse. Mais je crains que les manuels scolaires et le temps n’aient pas fait de cet homme politique et poète quelqu’un que l’on n’oublie pas… Peut-être aussi que son contemporain Hugo lui fait beaucoup d’ombre. Alphonse est l’auteur de Méditations, mais si je donne ce mot en pâture à un moteur de recherche ce sont celles de Descartes qui se signalent. On n’ose penser que son opposition à Napoléon puisse lui jouer des tours encore aujourd’hui. Marianne de Lamartine, par le biais de Sylvie Yvert, tâche de redorer le blason du petit noble de province, « pas assez haut pour être envié, pas assez bas pour être dédaigné ». C’est un royaliste fidèle mais très désireux de social. Mais si j’ai bien compris un homme d’importance qui œuvra en France pour le suffrage universel, l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage et subit l’ingratitude des foules attirées par tout ce qui brille.

Je vous renvoie à la lecture des confidences de son épouse mais je vous propose une dernière citation :

« Mais vous, peuples assis de l’Occident stupide,
Hommes pétrifiés dans votre orgueil timide,
Partout où le hasard sème vos tourbillons
Vous germez comme un gland sur vos sombres collines,
Vous poussez dans le roc vos stériles racines,
Vous végétez sur vos sillons ! »

Bonne lecture lente à la recherche des personnes de son temps.

PS : Les quatre vers du début sont, dans l’ordre, de Stéphane Mallarmé, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, Alphonse de Lamartine.

Au moins le souvenir
Auteure : Sylvie Yvert
Editeur : Héloïse d’Ormesson

www.editions-heloisedormesson.com

Au moins le souvenir
5.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.