Au revoir là-haut
Faute de savoir comment vous lisez, je ne peux que soupçonner qu’un grand nombre d’entre vous aurait tendance à se précipiter sur les prix littéraires pour les dévorer. Je peux ainsi supposer qu' »Au revoir là-haut » a été lu. Et je me pose la question est-ce que les mêmes lecteurs vont avoir envie de se jeter sur la version bande dessinée de ce Goncourt ? En revanche je soupçonne que nombre de lecteurs peu intéressés par les livres sans images seront passionnés par la version dessinée. Tout simplement parce que c’est une réussite.
Et c’est réussi d’abord parce que c’est l’auteur lui-même qui signe la découpe et la mise en planches de son roman, ensuite parce que c’est une histoire excellente. Elle traite de l’après-guerre de 14-18 et met en évidence les malversations et les magouilles que la guerre peut engendrer. C’est édifiant et terrible… A croire que la grande tuerie n’avait pu servir de leçon ou bien que l’homme est un drôle d’animal. Un des personnages centraux qui a été défiguré pendant la guerre s’affuble de masque d’animaux… Le dessin est tout simplement à la hauteur de l’histoire. Il se manifeste par un grand réalisme parfois tempéré par la mise en couleur qui accentue les tonalités de base des planches. Et, en choisissant de respecter une organisation des cases et des formats de cases classiques, le dessin oblige le lecteur à lire non seulement le texte des phylactères mais aussi les cadrages et les expressions des visages… l’ensemble est « parlant ».
Je crois que vous avez avec cet album une excellente idée de cadeau pour toute personne à partir de quinze ans et sans distinction de sexe…
Bonne lecture.
Au revoir là-haut
Texte : Pierre Lemaitre
Dessin : Christian de Metter
Editeur : Rue de Sèvres
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