En 1896, dans les faubourgs de Paris comme en bord de mer, l’inspecteur Amaury Broyan est à pied d’œuvre pour démasquer le coupable d’un meurtre sordide. Un célèbre industriel de la Belle Epoque, Alexandre De Breucq, fort apprécié par ses employés, a été retrouvé baignant dans son sang sur une goélette échouée. Altruiste, l’entrepreneur a été avant sa tragique disparition, l’un des rares capitalistes, sinon le seul de sa génération à redistribuer aux ouvriers une partie des richesses produites par ses entreprises. Des pavillons modernes créés pour leurs besoins étaient dotés de tout le confort nécessaire au bien-être : chauffage, eau, nourricerie, bains, écoles et hôpitaux adjacents…un luxe pour l’époque !

Dans la liste des suspects se trouve la veuve héritière, quelques associés et Axelle Valencourt, qui était la maîtresse de la victime. Cette jeune femme se vend comme modèle aux grands artistes peintres d’art nouveau, près de la fontaine Pigalle à Montmartre. C’est en toute logique que cette dernière a reçu la visite inopinée de l’enquêteur qui compte bien la surveiller de près…

Des quartiers cossus de Paris aux cabarets de la Butte Montmartre, l’enquêteur se retrouve plongé dans une affaire complexe et périlleuse, dans laquelle chaque personnage, y compris l’inspecteur va révéler sa part d’ombre.

Divisé en 3 actes (Les sanglots longs, Le cœur des femmes et La morte saison), comme une pièce de théâtre, cette superbe bande dessinée de 64 pages ne laisse pas le lecteur de marbre. Les illustrations se présentent comme des fresques picturales, quant au scénario, il est captivant à souhait.


L’illustrateur et co-scénariste de cette BD, Alexis Chabert est parisien depuis trois générations. C’est sa grand-mère, née en 1892 qui l’a inspiré pour la création de cette œuvre. C’est dans son appartement de la Belle Epoque qu’elle lui avait raconté sa vie et transmis l’ambiance de sa jeunesse, photos à l’appui. Né dans le 17ème arrondissement de Paris fils d’une mère professeure et d’un père ciseleur/graveur, il a appris le dessin et la guitare avant de se passionner pour le répertoire Renaissance et Baroque. Il a débuté ses créations BD chez Delcourt avec Terre de légende puis a publié Gainsbourg et Hector le boucher, son premier scénario, qui est une réflexion sur la société de consommation. Après Taxi Molloy (Prix de la meilleure série BD au festival du polar 2009 à Cognac), Bourbon Street (Prix du meilleur album de l’année au festival de Chambéry en 2012) et Inversion, c’est ici, sa quatrième collaboration avec le label Grand Angle. Le co-auteur de cette création, Philippe Pelaez est un ancien professeur d’anglais qui s’est retrouvé du jour au lendemain propulsé comme scénariste de bande dessinée. Il a signé ses premiers ouvrages pour la maison d’édition Des bulles dans l’océan. Après un détour par le financement participatif qui lui a permis de publier deux séries (Olivier & Peter et Parallèle), le réunionnais a rejoint le circuit éditorial traditionnel et a signé le scénario d’Un peu de tarte aux épinards. En 2019, il a marqué sa première collaboration avec Grand Angle sur le one-shot : Puisqu’il faut des hommes. Philippe a également produit : Pinard de guerre (2021) et L’écluse (2022).

Cette nouvelle aventure policière sur fond de scandale politique est originale. On suit l’avancée de l’affaire et on découvre la face cachée des différents protagonistes de l’histoire. Cette œuvre pleine de surprises n’est pas aussi complexe qu’on pourrait l’imaginer.

Sorti fin mai 2022, Automne en baie de Somme est un récit complet. Des quartiers de Paris et certaines œuvres du peintre tchèque Alfons Mucha (Les saisons) sont mis en évidence dans cette BD. Cette création plaira aux amateurs d’intrigues policières ainsi qu’aux nostalgiques de la Belle Epoque .

Scénario : Philippe Pelaez

Dessins & Couleurs : Alexis Chabert

Éditions Grand Angle

www.angle.fr

AUTOMNE EN BAIE DE SOMME - Une belle Œuvre
4.0Note Finale
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