Automnes
Avec en couverture une fort belle illustration, discrète mais efficace. Et un sous-titre : Plus je vieillis plus je me sens prête à vivre. On supposera que nombre de libraires sauront mettre ce livre en évidence. Et l’on aimerait que les personnes, rangées socialement dans la classe d’âge « automnale », prennent la peine et le plaisir d’offrir ce Christine Jordis à leurs enfants, petits-enfants même.
Pourquoi ? D’abord parce qu’il est remarquablement écrit. Vous savez qu’en matière d’écriture et de style j’ai le compliment rare. Cela se lit comme on peut déguster du champagne. Ensuite parce que madame Jordis ne se contente pas de dénoncer le sort que notre société réserve aux personnes d’un certain âge – son livre ne serait qu’une condamnation supplémentaire – elle nous donne des arguments qui mettent en évidence le fait c’est en quelque sorte nous-mêmes qui faisons le jeu de la société. Noyés que nous sommes dans un système consumériste. Elle analyse assez longuement le problème de l’euthanasie mais elle nous laisse tirer nos conclusions. Pour ma part, ce qu’elle dit de l’affaire Bonnemaison, par exemple, m’a renvoyé à un dessin de Franquin dans l’album « Idées noires », un dessin qui traite de la peine de mort…
Bien sûr elle ne se contente pas de critiquer avec intelligence et culture, elle propose. Les deux dernières parties de son livre sont intitulées : Pour une autre vieillesse et La recherche de l’accord. Et il m’étonnerait que leur lecture ne vous amène pas un peu de sérénité due à la confrontation avec la sagesse orientale.
Vous n’échapperez pas à la citation. Il s’agit de cinq vers que l’auteur met en exergue :
« Il n’est pas vrai que la vieillesse
Ramène chez nous le bon sens
Ce que l’on y voit de sagesse
N’est que l’effet de la faiblesse
Qui rend les désirs impuissants. »
Bonne lecture.
Automnes
Auteure : Christine Jordis
Editeur : Albin Michel
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