Il serait temps, à mon humble avis, si vous ne l’avez pas encore fait de vous intéresser à cet écrivain. Là, lisez avec soin l’introduction. Elle vous présente le personnage principal de cette histoire en tant que héros de romans et en tant que personnage dans l’œuvre de Jerome Charyn… Vous avez de la chance, chacun des romans peut se lire indépendamment des autres où Isaac Sidel apparaît. Je pense que ce livre exige une lecture lente pour donner aux images fortes qu’il contient le temps de monter à la surface de l’esprit. Pour ma part, je me suis retrouvé avec des tableaux de Chagall plein la tête et soudain vers la fin c’est Jean-Michel Basquiat qui a surgi. Si je me permets de vous raconter cela c’est parce que ces deux peintres vous renverront au roman.
L’action se déroule en 1989 – pour une raison précise – et relève un peu de la science-fiction puisque Sidel, qui a été élu vice-président des États-Unis, se retrouve président parce que l’élu est soupçonné de malversation. Et Isaac qui veut défendre et protéger les pauvres se heurte à toutes les manigances des politiques, des diverses agences (CIA, FBI, Marine, etc.). Du temps où il était chef de la police de New York, il a aussi mécontenté quelques grands chefs de diverses mafias et il y a une loterie sur sa tête.
Charyn démonte les rouages interchangeables de la machinerie internationale dont on sait que l’huile qui l’entretient ressemble au billet vert. Et un des personnages n’est autre qu’un redoutable faussaire surnommé « Rembrandt », c’est tout dire.
Je me permettrai aussi de souligner la qualité de la traduction signée Marc Chenetier qui nous autorise à nous attendrir régulièrement avec les personnages pour mieux dépasser les groupes, groupuscules de tueurs et de voyous en cols blancs.
De l’art d’accommoder la politique, la fiction et le plaisir des lecteurs… Bonne lecture.
Avis de grand froid
Auteur : Jerome Charyn
Editeur : Rivages
Collection : Rivages Noir
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