Avec en sous-titre « Vestiges du programme spatial soviétique » et un nom de l’auteur en tout petit.
Le genre de livre qui, je pense, peut faire plaisir au moment de fêtes de fin d’années. Le sous-titre a éclairé ceux qui ne savaient pas. Le site se trouve au Kazakhstan et est né dans les années 50. C’est de là que sera lancée en 1988 la navette spatiale soviétique baptisée Buran qui ne fera qu’un vol avant que son programme ne soit interrompu en 1993 par Boris Eltsine. Depuis, la base est à l’abandon et Jonk a pris des risques pour en ramener un reportage photographique. C’est volontairement que je ne fais pas suivre l’expression « reportage photographique » d’un adjectif… je préfère vous laisser le soin du choix de cet adjectif.
On appréciera l’iconographie de la conquête spatiale soviétique sur laquelle s’ouvre le livre et l’on remarquera que, page 11, les héros de cette conquête ne sont pas nommés – nous pouvons reconnaître Youri Gagarine – ils ne sont que fille et fils de l’Union Soviétique… Pour ce qui est du site lui-même, j’ai retenu trois idées. D’abord le gigantisme souligné parfois par la légende de la photo, ensuite le désert assez effrayant. L’absence d’humain qui donnerait une idée de dimension et de vie renforce aussi l’abandon et le sens de l’inutilité, de la vanité de tout cela. Enfin le sens de l’abstrait. Cette abstraction marquée par les craquelures de peinture sur les murs ou, mieux, ce panneau d’interrupteurs de la page 147 qu’il faut observer de près pour constater que tous ne sont pas dans la même position et qui donne l’impression d’une suite irrégulière de 0 et de 1.
Il va de soi que ces images sont faites pour faire rêver mais, en même temps, le rêve tombe en ruines, ce n’est plus la poussière d’étoile mais la poussière tout court qui accumule un peu de nostalgie.
Bon voyage dans le temps, à défaut d’espace.
Baïkonour
Auteur : Jonk
Editeur : Jonglez
https://jonglezpublishing.com/fr/
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