Ça faisait un bon moment qu’on l’attendait ce Bayonetta 3. Il est enfin là. Nintendo et PlatinumGames sortent enfin leur dernier projet en exclusivité sur Nintendo Switch. Et ils ont vu grand, très grand. La sorcière la plus sexy de Nintendo va voyager dans le multivers pour défoncer un maximum d’ennemis dans ce Beat’em All qui cache beaucoup de surprises et de générosité de gameplay. Bayonetta 3, le meilleur de la série ?
PlatinumGames studio a pris son temps pour nous concocter ce troisième épisode des aventures de Cereza la sorcière connue sous le nom de Bayonetta. Un long temps de développement bien utilisé pour offrir une expérience riche en surprise avec de la variété au programme. Le gameplay est toujours au cœur de ce Bayonetta. Variété dans les coups, dans les combos, pleins d’armes et d’invocations à tester et monter, des monstres de plus en plus gros et féroces. C’est hyper satisfaisant. Ce jeu va à 200 à l’heure et le tout réglé comme du papier à musique. Le tout sur une bande-son top tier qui donne encore plus d’ampleur au gameplay enragé du jeu. C’est très bien rythmé avec juste ce qu’il faut de moments calmes pour reposer les pouces. La DA est toujours aussi folle avec des personnages et des monstres incroyables. Elle garde encore ce petit aspect jeu des année 2000. Les cinématiques sont stylées, longues et nombreuses pour nous transporter dans cette folle aventure dans le multivers.
C’est à la mode en ce moment, le multivers et les mondes parallèles sont partout et Bayonetta 3 se prête à son tour à l’exercice. Un dévoreur de monde du nom de Singularity débarque à New York. Bayonetta est évidemment là pour lui souhaiter la bienvenue à sa manière. La sorcière danse et trucide les sbires avec élégance et grâce dans un magnifique balai chorégraphié avec précision. Les cinématiques dans le jeu sont folles. Ça bouge et danse dans tous les sens. Puis le gameplay commence. Et là c’est pareil. Bayonetta se déplace en toute simplicité et grâce vers les ennemis pour les dézingués de la meilleure des manières. Direct, le jeu donne le ton. L’aventure s’annonce épique et énorme en envoyant du lourd. Le plaisir et les sensations sont immédiates. C’est un régal. C’est fluide et punchy. Après une introduction des enjeux des plus impressionnantes digne d’un film d’action, Bayonetta découvre un passage vers les autres univers. Elle devra retrouver les rouages du temps afin d’atteindre l’alphavers et détruire Singularity. Elle voyagera dans différents endroits à différentes époques. On verra le quartier Tokyoïte de Shibuya, la muraille de chine, Paris, les temples et pyramides d’Égypte et d’autres endroit au travers des 14 chapitres du jeu. Le scénario n’est pas trop mal et ça se laisse suivre. Bien que ce ne soit pas trop pour ça qu’on joue au jeu, mais plus pour son gameplay. Par contre, les épisodes précédents étaient un poil plus léger avec des blagues potaches et des situations pas possible qui ne voulait rien dire, mais qui étaient marrantes. Là, on est sur un jeu plus sérieux qui se permet moins d’extravagances qu’avant. C’est dommage. Il en reste quelques bribes, mais c’est moins mis en avant.
Bayonetta 3 n’est pas un boss rush, mais pas loin. Le jeu enchaine les phases d’actions rapidement avec assez peu de répit et enchérit avec des ennemis toujours plus gros. Alors oui, il y a aussi des phases d’explorations et de plateformes (qui ne sont pas les meilleures) ainsi que quelques puzzles, mais ça reste un poil léger comparé au cœur du gemaplay : La baston en mode beat’em all. Oui Bayonetta est un jeu de la même trempe qu’un Devil May Cry avec de l’action non-stop avec des combats super pêchus qui envoient du bois. L’accent a vraiment été mis sur la démesure avec des créatures immenses. On passe de monstres de taille humaine à des démons de plusieurs dizaines de mètres. Ce qui est impressionnant, mais qui apportera son lot de limitations techniques aussi.
Bayonetta 3 propose beaucoup de styles de combat différents avec de nombreuses armes que l’on accumule au fil de l’aventure ainsi que des invocations qui vont nous aider durant les combats. Il les classiques flingues de Bayonetta qu’elle porte au bras et aux chevilles, mais aussi les scies circulaires, les tronçonneuses trains, le marteau géant, etc. Mais en plus Bayonetta peut à tout moment invoquer une créature des ténèbres pour l’aider et façonner de nouveaux combos. Là aussi, il y en a pleins à acquérir, qui vont de Gomorrah (genre de Godzilla) en passant par Madama Butterfly, une araignée géante, un crapaud, un aigle, un train, un clocher et autres démons.
Un nouveau personnage jouable fait sont entrée dans la série : Viola. On n’en sait pas trop sur ce personnage au caractère bien trempé. On sait qu’elle vient d’un univers parallèle et qu’elle recherche l’aide de Bayonetta. Viola a son propre gameplay. C’est une guerrière affutée d’un katana. Son style est très différent de celui de Bayonetta. Il faut s’y habituer car elle n’est pas aussi simple à prendre en main. Son système d’esquive et de parade est différent et plus complexe à mettre en pratique. Heureusement, les chapitres avec Viola sont moins nombreux que ceux de Bayonetta. Ce nouveau personnage n’est pas forcément un plus pour le gameplay de la franchise. Alors ça change de style, certes, mais bon si c’est pour être moins bien que ce qu’il y a déjà.
Jeanne est aussi dans le jeu. Elle doit infiltrer des bases pour retrouver le professeur Sigurd. Les phases avec Jeanne sont assez originales car elles sont en 2D à l’ancienne. C’est un sidescroller pixélisé et chronométré avec des ascenseurs, des caméras de surveillance, des gardes et aussi des boss. Il y a 4 intermèdes avec Jeanne dans le jeu. Chacun propose quelque-chose de nouveau avec des gameplays tout droit sortis des années 80-90. C’est plutôt sympa, mais c’est surtout une jolie surprise plutôt étonnante.
Bayonetta 3 est un jeu riche en surprise avec des phases de gameplay qui aiment proposer toujours des nouveautés. On passe de l’action beat’em all à des scènes de poursuite avec un peu de plateforming, des challenges en tout genre, des énigmes de plateforme qui joue avec le temps, il y a même des combats à la chifoumi avec Gomora en mode Godzilla. Niveau varité ce Bayonetta 3 est clairement au-dessus du 2 et du 1. On fait constamment de nouvelles activités.
Il faut aussi parler de l’aspect graphique du jeu. Il y a le côté artistique et le côté technique. Pour l’artistique, on reste dans l’univers Bayonetta. Ça c’est bien. Toujours aussi sexy dans ses tenues de cuire, la sorcière répond toujours présente. Ses invocations sont toujours aussi terrifiantes et nombreuses. C’est plutôt sympa graphiquement. Le char design des persos et des démons est bon, dans son propre genre. Les ennemis sont toujours un peu les mêmes, mais ça va. Le plus important c’est que ce soit varié dans le gameplay. Ça bouge et ça pète dans tous les sens, c’est un régale digne d’un film d’action à la Matrix parfois. Le jeu aime en mettre plein la vue avec des monstres gigantesques tellement grand que Bayonetta en devient parfois très petites et difficile à voir.
Par contre, cette surenchère de géants est couteuse en ressource et cela se ressent dans les concessions qu’on dû faire les développeurs pour que tout tourne correctement. Résultat : les environnements sont souvent pauvres et vides. Cela peut paraitre méchant, mais c’est limite qualité PS3 parfois. Pour avoir assez de place dans les environnements afin d’y mettre les monstres géants, il a fallu faire de grandes places et de larges avenues avec peu de détails. Ensuite, la résolution ne fait pas honneur au jeu. Inutile d’utiliser le mode photo du jeu, les clichés sont horribles. C’est flou et pixélisé à mort. En jeu, il y a du bon et du mauvais, mais plus de mauvais que de bon. Souvent les textures et la richesse des décors sont souvent triste et sans intérêt, comme le monde de l’Egypte ou celui de la chine. C’est un peu la cata. Heureusement, ce n’est pas là-dessus qu’un Bayonetta se juge uniquement. D’autres s’en sorte un peu mieux comme Shibuya qui a été plus travailler, ou Paris éventuellement. Le reste c’est limite voire médiocre. Heureusement que le char design sauve les meubles. Mais tout cela à une raison précise : la fluidité. C’est pour son aspect technique que Bayonetta 3 est souvent pas très beau. Ils ont souvent sacrifié les décors pour offrir un gameplay propre et fluide sur Switch. Et c’est réussi, la plupart du temps. Le jeu est nickel niveau gameplay. Alors ce n’est pas du 100% non plus, mais au global c’est bon. Une ou deux chutes de framerate de temps en temps, dont une vraiment gigantesque dans les temples japonais, en 15 heures de jeu. Ça va. Non, c’est du bon boulot et le gameplay est irréprochable.
Là où il y a de petits soucis, c’est plus au niveau de la lisibilité des combats et de la gestion de la caméra. Avec les changements d’échelle constants la caméra a parfois de la peine à suivre l’action et ça devient parfois difficile de voir et savoir ou l’on est.
C’est très important d’avoir un jeu fluide qui tienne la route car le gameplay est exigeant et précis. En mode normal, le jeu est challenging, mais il y a un peu de marge pour l’inexactitude. Mais dans les modes difficiles, l’erreur se paye cash. C’est un jeu de scoring, il ne faut pas l’oublier. Il est important de jouer vite en enchaînant les combos tout en évitant les dommages pour obtenir les médailles de platine. Et il faut des réflexes et pour ça il faut un jeu qui soit réactif au quart de tour en 60ips à tout instant.
Bayonetta 3 est une excellente surprise. Pas qu’il y avait des craintes sur le jeu, mais au contraire, car il en offre plus qu’attendu. Bayonetta 3 est un spectacle qui aime en mettre plein la vue avec une mise en scène ambitieuse et sens de la démesure qui fait plaisir à voir. Le jeu est un feu d’artifices. Tant au niveau sensations de gameplay mais aussi au niveau de la variété du gameplay avec beaucoup de choses différentes proposées. C’est rempli de bonnes idées. Pas forcément nouvelles ou originales, mais qui offrent du changement dans le gameplay et qui surprend. On change continuellement d’environnements. Le roster des monstres et démons est vraiment grand, ce qui offre beaucoup de variété dans les combats. Il y a vraiment plein d’armes et d’invocations à tester. C’est très riche. Et le gameplay est solide, autant au niveau des sensations qu’au plan visuel. PlatinumGames a fait un excellent travail. Les combos s’enchaînent de manière impressionnante. C’est un régal de manier Bayonetta. De plus, le jeu propose une palette de gameplay différent pour varier les plaisirs et éviter de tomber dans la lassitude. On enchaine les phases de combats beat’em all classiques avec de l’explo, des défis en tout genre, mais aussi de vrais gameplays différents comme les niveaux de Jeanne en 2D, les combats de géants, on change de personnage avec Viola, il y a du shoot’em up et même un jeu de rythme. C’est une farandole de gameplay de ce que faisait SEGA depuis plus de 30 ans. Les cinématiques sont rythmées, longues et de qualités avec cet aspect particulier SEGA des années 2000. Et la musique est top tier. C’est du grand spectacle. Ce qui déçoit un peu c’est le côté graphique du jeu. Techniquement ce n’est vraiment pas fou. Si la DA est réussie avec des personnages haut en couleurs, des monstres et démons aussi sexy que terrifiants, des effets de gigantisme maitrisés pour offrir du grand spectacle, malheureusement les environnements sont décevants et vides, même si certains remontent un peu le niveau. La résolution est faible. Graphiquement, c’est très loin des standards d’aujourd’hui et même d’hier. Il commence vraiment à être temps d’upgrader le hardware chez Nintendo. Heureusement, toutes ses coupes dans les graphismes permettent de jouer au jeu à 60ips sans pratiquement aucune baisse. Et c’est le plus important. Avoir un beat’em all réactif en 60ips, c’est la base. Et ça c’est bon. Donc, oui, Bayonetta 3 est un très bon beat’em all, mieux que le 1 et 2, mais il est plus que ça. La proposition de PlatinumGames va un peu plus loin afin d’offrir une expérience riche en gameplay en variant les plaisirs pour surprendre les joueurs. Ils ont été généreux sur le contenu ce qui fait plaisir. Ils ont aussi parfaitement calibré la difficulté pour les joueurs connaisseurs et friands de vrais challenges, mais aussi laisser la porte ouverte aux joueurs lambdas qui voudrait juste profiter de l’aventure. Bayonetta 3 est un jeu qui mérite de s’y attarder quelques instants et d’être mis plus en avant pour mieux se faire connaitre.
Les plus :
- Un beat’em all riche et convaincant
- Un gameplay aux petits oignons kiffant et satisfaisant
- Beaucoup de variétés de gameplay et de bonnes idées
- Les niveaux intermédiaires de Jeanne en 2D
- Beaucoup d’armes originales à maitriser
- Nombreux démons et créatures invocables et upgradables
- Des invocations contrôlables durant les combats qui changent la donne
- Des bosses gigantesques et impressionnants
- Une mise en scène dynamique qui surprend
- Beaucoup de concepts visuels intéressants
- La démesure dans les combats
- La bande-son incroyable qui colle parfaitement au jeu
- Une fluidité pratiquement parfaite
- Des cinématiques magnifiques, chorégraphiées et rythmées
- Des surprises les unes après les autres
- Un contenu généreux
- Un bon challenge bien relevé
- Très bien calibrée pour tout genre de joueur de débutant à vétéran
- Un scénario plutôt sympa et meilleur que celui du 2
Les moins :
- Techniquement et graphiquement pas très beau
- La caméra qui peine à suivre l’action correctement
- L’illisibilité dans certaines conditions dans les combats
- Les phases de plateforming globalement ratées
- Le gameplay de Viola différent, mais moins bien et plus limité que celui de Bayonetta
- Moins extravagant et drôle que le 1 et 2
Editeur : Nintendo
Développeur : PlatinumGames Studio
Plateforme : Nintendo Switch
Date de sortie : 28 octobre 2022
Genre : Action / Beat’em All
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