Comme je suis un vieil inconditionnel du prix Nobel, je vous dirai que j’aime beaucoup l’illustration de couverture qui, si je ne m’abuse, ‘dessine’ une vieille photo du poète-musicien. J’en entends qui grognent et maugréent à coup de ‘encore’ et ‘yenamarre’ du Dylan… Peut-être ! Mais cela fait plus de soixante ans qu’il tourne et en 2016 il est sacré ‘Prix Nobel de Littérature’ … Je ne suis pas sûr que les publics et les jurés du Prix soient fous ou débiles. Il doit bien y avoir une raison.
Yves Bigot nous en propose au moins une. Dylan est un ‘passeur’, un ‘synthétiseur’. Quelqu’un qui saisit l’essentiel du monde et le retransmet tout en restant lui-même. Demandez-vous quelle chanson de Dylan vous a ému, touché et analysez son contenu. Vous y reconnaitrez sans doute des images déjà vues, des références connues, des influences mais leur agencement, leur rythme leur ont donné une nouvelle vigueur. De la Bible à la Beat Generation en passant par Shakespeare et Rimbaud – pour le détail et les précisions voir justement le Yves Bigot – vous trouverez Dylan. Ma formulation est volontaire et vous avez compris qu’il suffit de l’écouter ‘phraser’ pour les entendre. Pour entendre l’écho du monde dans les mots de Dylan. Et je vous avouerai que c’est parce qu’il chante ou dit cette multitude et non parce qu’il se fait le chantre d’une idée ou d’un individu qu’il est intéressant.
Alors pour éviter de râler inutilement, dégustez le Bigot, lentement en écoutant Dylan. Et prenez le temps d’écouter Dylan en faisant autre chose, sans chercher à l’entendre et puis notez les phrases que votre esprit retiendra… Vous risquez d’avoir des surprises. En complément au programme je ne saurais trop vous recommander de regarder trois films : Pat Garrett et Billy the Kid de Sam Peckinpah, No direction home de Martin Scorsese et I’m not there de Todd Haynes.
Une lecture indispensable.
Bob Dylan modern times
Auteur : Yves Bigot
Editeur : Le mot et le reste
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