On notera le sous-titre « Le sourire créateur », le fait que les illustrations internes sont l’œuvre de l’auteur et les deux dédicaces – l’une à la première épouse de Boris Vian et l’autre « Aux belles heures de St Germain des Prés »*. Ce qui va suivre risque d’être trouvé méchant par certains lecteurs, je les prierai de bien vouloir m’en excuser. Je ne les ai pas comptées mais le nombre de fois où apparaît l’expression journalistique « nous dit » est assez conséquent. Du temps où j’enseignais, je la corrigeais systématiquement, surtout quand elle renvoie à une personne décédée… Vous me direz c’est véniel si le reste est bon. On ne peut le dire mauvais mais, si vous aimez l’auteur, si vous êtes comme beaucoup un amateur de Vian, vous connaissez déjà beaucoup de ce qui est raconté là. Je dirai que nous sommes en présence d’un bon article de presse magazine étiré jusqu’à la dimension d’un livre grâce à une compilation bien faite de témoignages épars et sérieux. Un travail de longue haleine que l’auteure s’efforce de rendre vivant par le biais d’anecdotes. Une longue enquête journalistique qui convoque les souvenirs laissés par ceux qui ont bien connu l’auteur de J’irai cracher sur vos tombes.
Ceux qui découvrent Boris pour avoir lu L’écume des jours et trouvé Colin très attachant ou rigolé de Jean-Sol Partre trouveront à ce livre de quoi renforcer leur admiration pour l’auteur du Déserteur. Les autres noteront peut-être un pseudonyme qu’ils avaient oublié et réécouteront avec plaisir un vieux quarante-cinq tours d’Henry Cording chantant Rock and Roll Mops ou de Magali Noël chantant Fais moi mal Johnny !.
Si vous ne connaissez pas l’auteur de L’arrache-Cœur je ne saurai trop vous conseiller de lire du Vian avant de vous attaquer à cette bio. Pourquoi ? Parce que j’ai l’impression que la richesse de sa vie fait la richesse de son œuvre et que celle-ci est forte et dense. En complément au programme, on pourra jeter un œil au Nouveau Magazine Littéraire qui s’intéresse à Vian pour la troisième fois au moins.
Bonnes lectures.
* Pour mieux connaitre ces « Belles heures » : Rendez-vous de juillet de Jacques Becker et Le sapin pousse dans les caves de Léo Malet, par exemple.
Boris Vian
Auteure : Valère-Marie Marchand
Éditeur : Écriture
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