California Dreamin’ – Daily Passions

california dreamin – extrait

Peut-être que le titre et la jeune femme en couverture ne diront rien aux jeunes lecteurs nés après 1975… Mais il doit bien y en avoir parmi vous qui ont fredonné la chanson titre et savent le nom de la jeune femme. Je serais tenté en trichant un peu de leur dire qu’ils se trompent… En effet ce n’est pas de Mama Cass que traite l’album mais d’Ellen Cohen. Il n’est pas sûr que ce soit la même personne. Ellen Cohen est celle d’avant le succès de la chanson des Mama’s and Papa’s. Pour ceux qui auraient des doutes quant à l’intérêt de cet album aujourd’hui je leur signale au contraire un double intérêt.

D’abord graphique. Le fait que l’auteure ait réalisé cet album en voyage entre Paris et New York lui interdisait d’utiliser son matériel habituel (ordinateur et palette graphique). Elle dit avoir travaillé avec deux crayons et un bloc de feuilles blanches. Le résultat est époustouflant non pas tant dans le « léché » du trait que dans l’expression, le montage des cases. Je suis presque sûr que comme moi vous allez revenir sur certaines pages pour vérifier que vous avez bien vu (un peu comme pour les flip-books qui vont trop vite). Les expressions des personnages semblent parfois saisies sur le vif comme si l’auteure était présente. Le deuxième intérêt est qu’il s’agit d’une approche « imaginaire » d’une personne réelle, d’une tentative pour cerner, pour comprendre une personne extravagante et fantasque. Et Pénélope Bagieu a choisi la manière indirecte. Ce n’est pas l’héroïne qui parle d’elle-même, ce sont ses proches, ses amis, ses relations… Ils/elles tracent un portrait en creux. Le résultat ? Nous avons une idée de ce qu’il y a de Mama Cass en Ellen Cohen… et inversement. Et au moins nous avons mesuré son besoin d’amour qui la rend si attachante au delà du charme de sa voix.

En résumé, vous avez compris que cet album vaut aussi bien par lui-même – à lire surtout si vous ne connaissez pas les années 60, en écoutant la play-list – que le regard porté sur la chanteuse – ceux qui ont écouté devraient apprécier.
Bonne lecture.

California Dreamin’
One-shot
Dessinatrice et scénariste : Pénélope Bagieu
Editeur : Gallimard