« Dans sa demeure de R’lyeh, la ville morte, Cthulhu attend, plongé dans ses rêves »
Si cette phrase vous dit quelque chose c’est sans doute que vous vous êtes déjà plonger, un jour, dans les sombres abysses de l’univers Lovecraftien. Dans ce cas-là c’est tant mieux, et si vous êtes fan ou amateur des œuvres de ce chère Howard Philips, pas la peine de vous poser la question, foncez sur ce titre sans hésiter. Pour les autres et bien…Il faut bien dire qu’il y a comme un relent amer…Voyons donc.
Call of Cthulhu nous propulse dans la peau de Edward Pierce, ancien militaire reconvertit en détective privé légèrement alcoolique et dépressif qui ,au bord du gouffre, se voit contraint d’accepter une sombre affaire. Sur l’île de Darkwater, au large des côte, un incendie à décimé la famille Hawkings. L’affaire a été classée comme accident mais un étrange personnage vous engage afin d’en découvrir davantage.
Le jeu s’inspire directement de l’univers étendu de la myologie Lovcraftienne mais surtout du jeu de plateau éponyme « Call of Cthulhu ». Son influence se ressent dès les premières minutes de jeu avec une distribution de points de talent permettant d’augmenter ses caractéristiques dans de nombreux domaines tel que la force, la psychologie, l’éloquence ou encore la facilité à trouver des objets cachés. S’ajoute à cela deux domaines particuliers, la médecine légale et l’occultisme. Ses points pourront être évolué au fil de l’aventure et vous permettront de débloquer certaines situations ou d’influer sur certaines décisions. Car oui, le jeu nous a bien été vendu comme un jeu de recherche et d’énigme sur fond de scénario interactif avec une touche de RPG, et il faut bien le dire c’est assez réussi…Dans la première partie.
Le jeu se découpe en 14 chapitres et sans spoil, les trois premiers chapitres sont sans doute ce qu’aurait dû être le jeu dans sa globalité. Exploration, découverte, enquêtes, personnage charismatiques, chemins multiples et décisions avec conséquence immédiate. Franchement ça partait très très bien. Malheureusement la suite ne sera pas aussi réussie, et passé le premier tier du jeu nous nous retrouverons dans une aventure narrative qui tente quelques pirouettes sans grand succès. Les phases d’enquêtes sont dirigistes à l’extrême, et même si certaines mises en scène donnent une impression d’évolution, il est absolument impossible de raté quoi que ce soit, les séquences ne vous permettant d’avancer que lorsque vous aurez découvert l’ensemble des éléments clefs. Les phases d’infiltration auraient pu être réussies, mais là aussi, la technique fait défaut à Cyanide. Les IA réagiront comme des huîtres sous sédatif, tournant des séquences qui se seraient voulu stressante en véritable comédies (screen) et ce ne sont pas les quelques phases d’action scriptée qui changeront la donne en termes de gameplay.
Alors que reste-il vous demandez vous sûrement ? Et bien une ambiance qui ferait rêver les grands anciens eux-mêmes. Du côté graphisme pur et dur, le moteur est un peu vieillot et certaines animations seront plutôt ratées, contrairement au reste de Darkwater. Chaque lieu que vous visiterez apportera son lot de détails. Les environnements sont travaillés est résolument Cthuluhesque (que dire de cette teinte verte omniprésente qui ravira sans doute les puristes). Si vous êtes familier avec de l’univers des Anciens, vous trouverez quantité de référence un peu partout, et dans le cas contraire, vous découvrirez une ambiance glauque à souhait qui hantera vos nuits les plus agitées. De ce côté-là c’est tout simplement une pure réussite, et on en redemanderait tant on a envie d’en découvrir toujours d’avantage. Le scénario propose des perspectives intéressantes mais semble bâclé dans sa dernière partie. De plus si vous êtes du genre attentif, vous risquez de découvrir les ficelles assez rapidement. Cela dit les nombreux documents, livres et autre objets contextuelles vous permettront de vous immerger en profondeur dans les abîmes de Darkwater.
Le jeu est donc en demi-teinte et mériterai presque deux notes. Une en tant que jeu pour les fans et une en tant que jeu tout court.
Dans le premier cas je pense que la majorité retrouvera les codes qu’elle était venue chercher. L’ambiance très bien rendue, la folie omniprésente tout comme les nombreuses références vous feront passer un bon moment.
Pour le second cas par contre. Même si le jeu n’est pas une catastrophe technique il est loin des standards du moment à tous les niveaux et cela le dessert fortement. Avec un peu plus d’application, de temps ou d’argent (ou des trois) Cyanide aurait pu proposer une expérience qui serait allée au-delà d’un fan service et aurait pu permettre à des nouveaux joueurs une entrée dans l’univers incroyable qu’es celui de Lovecraft et avec des concurrents comme The Sinking City qui se profile à l’horizon, il y a de grande chance que ce Call OF Cthulhu termine dans les abysses de l’oubli.
Les plus :
- Une ambiance de folie
- Les nombreuses références au Mythe de Ctuhluh
- Entendre prononcer la langue de R’lyeh
Les moins :
- Techniquement à la ramasse
- Beaucoup top linéaire
- Peu de jouabilité
- Une fin beaucoup trop précipitée
Éditeur : Focus
Développeur: Cyanide Studio
Sortie : 30.10.2018
Disponible sur PS4, Xbox One & PC
Testé sur PS4
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