Avec un bandeau rouge portant en blanc l’information suivante : Préface de Pénélope Bagieu. Si, vous la connaissez, au moins pour avoir lu – dans la rubrique BD – une de mes chroniques à propos de son album « California Dreamin ».
Il y a fort longtemps j’avais demandé à un dessinateur de BD comment il parvenait à obtenir des traits aussi fins et des dessins si petits… J’étais naïf et ignorant de ce que peut faire la photogravure en matière de réduction… Je viens de mesurer, une page de BD « normale » est en 21 x 29,7. Avec Camel Joe nous sommes en 17 x 23 et c’est en noir et blanc, le dessin est dense, certains passages de textes sont lourds et avec un lettrage dépourvu d’élégance… Vous avez vous-même tiré une conclusion : cela est un peu difficile à lire. En fait je crois qu’il faut que notre œil se fasse au style de Claire Duplan. Une fois notre regard « critique » assoupli, passons au sujet. Le dessin de couverture ne parlera sans doute pas à tout le monde et je me garderai bien de vous l’expliquer. Mais vous avez noté la nudité de la jeune femme, pour ce qui est de l’explication du titre vous en trouverez une en pages 12 et 13 lorsque vous aurez vu de quoi est capable l’héroïne… Le thème peut être résumé de la sorte : la vie d’une jeune femme dans le monde patriarcal d’aujourd’hui. Une jeune femme hétérosexuelle en conflit avec son travail, son mec, le patron de la boite où elle retrouve des copines et les harceleurs. Maintenant revenez au dessin et constatez l’absence de vrai décor, les phylactères bavards et constatez qu’il s’agit d’une BD militante qui me semble proposer à l’héroïne d’assumer ce qu’elle est : une femme.
Il serait peut-être bon que les hommes lisent cet album, même si je suppose qu’ils savent tout ce qui est dit (avec peut-être une nuance pour ce qui est du dessin de couverture et des tortures imaginées page 28). La connaissance passe par la répétition…
Bonnes lectures.
Camel Joe
Auteure : Claire Duplan
Editeur : Rue de l’échiquier
Laisser un commentaire