La photo illustrant la couverture est belle. Elle donne une impression de sérénité. Vous pouvez lire une de ces phrases journalistiques passe-partout censées dire du bien et qui, suivant leur auteur, peuvent aussi faire office de repoussoir : « Jeune prodige et futur classique » (François Busnel). On notera la reprise de l’idée en quatrième de couverture avec une phrase extraite du magazine Le point : « Joy a tout d’une future légende américaine. »
L’action se passe dans les Appalaches en Caroline du Nord. Darl Moody vivote d’un bricolage à un autre et en devançant l’ouverture de la chasse pour remplir son congélateur. Un soir de braconnage sur les terres d’un absent, il tue par accident un homme qui volait une partie d’une récolte de ginseng. Avec son ami Calvin, il enterre le corps du défunt. Calvin rechigne à épouser Angie. La jeune femme ne lui a pas encore dit qu’elle est enceinte. L’homme mort est Carol Brewer et il a un frère, Dwayne… Les deux hommes n’ont pas la réputation d’être des tendres. Dwayne mène son enquête et bien sûr découvre tout ce qu’il y a à découvrir. En quatrième de couverture on nous dit qu’il s’agit d’une peinture contemporaine… C’est le cas mais au fil de la lecture on peut avoir l’impression que c’est aussi une peinture intemporelle. La nature et les rapports que les hommes ‘pauvres’ entretiennent là avec elle ne changent pas, seuls les outils des hommes changent. Alors j’ai pensé à Steinbeck et à mon vieux souvenir de A l’est d’Eden. A ce rapport des hommes avec le dieu qu’on leur enseigne, avec ce sens de la ‘justice’ que la loi ne parvient presque jamais à canaliser… Au sens de la fratrie qui commande souvent à l’un de protéger l’autre. A la violence qui consume ceux qui n’ont pas de mots pour dire et se dire.
Légende, Classique, c’est votre lecture qui décidera de l’avenir de cet auteur. Pour ce qui est de ce roman, je vous conseille une lecture lente pour intégrer la vie des protagonistes.
Bonne lecture.
Ce lien entre nous
Auteur : David Joy
Editeur : 10/18
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