En quatrième de couverture le paragraphe de présentation de ce recueil de textes s’achève en citant deux musiciens, Alban Berg et Erik Satie. Des deux, c’est ce dernier que je connais le mieux et, après lecture, je peux vous certifier que la comparaison sur ce point est juste.
On supposera que vous avez une intégrale de Satie à votre disposition, mettez-la en écoute et entrez dans ce recueil de soixante textes choisis par Roman Brotbeck et Reto Sorg et dont la moitié étaient inédits en français. Au cas où vous ne le sauriez pas, Robert Walser est très connu pour des textes courts. Des textes qui rendent compte de la vie, des mini-chroniques. Si j’apprécie la référence à Satie c’est parce qu’au fil de la lecture en continu – comme si les textes s’enchaînaient logiquement – apparaît pour moi une sorte d’autodérision. Robert Walser semble se moquer du texte, du moins du sérieux que la littérature confère à ce qu’il écrit. Comme s’il se plaisait non seulement à faire le pitre mais en plus à nous dire qu’il aime ça. Imaginez des textes datés du début du XXème siècle… Puis-je rapprocher Walser de Jean-Jacques Rousseau ? Il me semble que l’un et l’autre célèbrent une musique sensuelle, distincte de celle qui s’habille en concert et queue-de-pie.
Vous avez compris, qu’il s’agit d’un livre de la catégorie des indispensables. Il donne à lire simplement et il donne à penser – parce qu’il compile et associe – et il commente car les « auteurs » expliquent et justifient leur présentation. Imaginez un instant qu’un professeur de musique, un professeur de littérature et un professeur d’allemand se réunissent et décident de travailler ensemble à partir de ce recueil. Pourquoi est-ce que cela ne plairait pas aux étudiants ? Vous pouvez aussi partager la lecture avec un ami musicologue et passer une bonne soirée…
Bonne lecture-écoute.
Ce que je peux dire de mieux sur la musique
Auteur : Robert Walser
Editeur : Zoé
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