Pour ne pas gâcher votre lecture de Claudine à Paris, je ne vous avais pas raconté la fin du livre, le titre de ce troisième volume vous en dit plus. Le livre est publié en 1902 et Claudine est une femme de dix-huit ans, épouse d’un homme bien plus âgé qu’elle. Amoureuse, mais toujours aussi ‘inconvenante’, provinciale pour les mœurs parisiennes. Elle se veut libre et passe de la sensualité de la jeunesse à la volupté de l’adulte. Elle porte surtout un regard très critique sur une société engoncée dans des bienséances factices… Et elle goûte enfin au plaisir que Claudine à l’école avait pour ressort… Colette n’a plus rien à prouver, à provoquer, Claudine peut s’effacer. C’est ce qu’elle fait dans Claudine s’en va, puisque ce n’est pas elle qui raconte mais Annie Lajarisse, épouse Samzun, dans son journal intime commencé au départ de son mari pour l’Argentine. Annie qui aime son mari va découvrir la solitude et les méchancetés au milieu de la ‘bonne société’ parisienne. Sa façon de raconter met en évidence une violence sourde et égoïste. Elle s’attarde sur les personnes que son mari lui a interdit de fréquenter dont Claudine. Et c’est à son contact qu’elle ‘retrouvera’ sa liberté de femme. Arrivé là, faites une pause dans votre lecture, le dernier titre n’est publié que vingt ans plus tard et est constitué de courts récits qui mettent en relief la vie campagnarde de Colette-Claudine en faisant apparaître un personnage bien absent des volumes de Claudine : la/sa mère. C’est fin, subtil et tendre et cela se lit très lentement en prenant le temps de savourer tout ce qui est évoqué. Lisez attentivement la page 477.

Au terme de ces cinq récits placés sous l’autorité de Claudine-Colette, j’ai l’impression que l’on en veut à cette jeune-fille-femme racontée par une adulte de dire et de faire des choses malvenues. Il me semble pourtant que ce sont des ‘romans’ dont la lecture est indispensable lorsque l’on devient sensitive comme la fleur du même nom pour cause de sensibilité-sensualité naissante.

Je vous propose deux citations : « Ma pudeur, lucide, s’emploie à cacher ce qu’en moi je crains faible et laid. »  « Je résume : le vice, c’est le mal qu’on fait sans plaisir. ».

Bonne lecture.

Claudine en ménage, Claudine s’en va, La maison de Claudine
Auteure : Colette
Editeur : Archipel
Collection : Archipoche

www.editionsarchipel.com

Claudine en ménage, Claudine s’en va, La maison de Claudine
5.0Note Finale

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