Avec une préface de Cécile Guilbert et une illustration de couverture indiquée comme étant une affiche allemande des années 20. On notera la présence de la petite pelle dans le petit récipient que tient la dame en noir dans sa main droite… De quoi, comme on disait, se poudrer le nez. Entre la préface et le texte, un sonnet de Baudelaire (maladroitement mis en page : voir vers 2 et 3) qui manifestement parle de la drogue. La préface présente l’auteur comme un auteur « expressionniste » et bien sûr un cocaïnomane. Le texte qui est donné à lire est une courte nouvelle publiée en 1918 et inédite en français. On peut admettre que les textes qui « consacrent » les drogues soient un peu oubliés pour éviter d’inciter à la consommation. Mais on peut s’étonner qu’un texte aussi noir que celui-là ne soit édité en français que si tardivement.
Il s’agit du récit de la dernière journée d’un drogué sans le sou qui passe de l’état d’après piqure à l’état de manque. Toutes les étapes sont décrites avec une précision clinique… C’est aussi noir que le sang qui salit les manches de chemise de celui qui se pique. Il erre à travers Berlin comme à travers les ombres qui l’assaillent, ses hallucinations et son sens de la culpabilité par rapport à sa mère et sa sœur. S’il a eu une identité, elle a été noyée, diluée dans ce qu’il s’est injecté.
La traduction est fine… Le style est soigné. Et cela est au-delà de la simple curiosité littéraire, au point que l’on aimerait bien lire un peu plus d’œuvres de cet auteur (1895-1925).
Bonne lecture au coin du feu.
Cocaïne
Auteur : Walter Rheiner
Editeur : Rivages
Collection : Rivages poche
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