Avec ce volume, il n’y a plus de fictions inédites en français de l’auteure. Et il a été ajouté à ces nouvelles, quatre articles étalés entre 1919 et 1944. La traduction a été confiée à Michèle Valencia et je me permettrai de la trouver un peu moins classique que celle de Madame Benoîte Groult, à moins que ce ne soit dû à un changement de style de l’auteure. Mais nous sommes toujours dans ce que l’on pourrait appeler une critique sociale d’un certain monde. J’ai bien sûr procédé à une chronique carotte. Avec comme première lecture celle du texte dont le titre se rapproche le plus du titre du recueil : La valse ou comment une brave fille qui ne demandait rien à personne se retrouve à ‘valser’ avec un homme dont le fort, s’il en a un, n’est pas la danse. Elle l’a déjà repéré comme mauvais danseur, mais lorsqu’il fait son invitation elle est seule à la table. Et c’est peu de dire qu’il danse mal. Il lui donne un coup dans un tibia et lui marche sur le pied. Mais elle est bien élevée et c’est elle qui s’excuse… Pouvez-vous imaginer un tel monde où l’éducation de la femme consiste à en faire un individu qui subit sans même pouvoir dire qu’il souffre ? Est-ce tolérable ? Mon deuxième choix ne relève pas du hasard mais de son titre : Lolita. Double référence pour moi : le roman de Nabokov et le film de Stanley Kubrick. Rien de tel ici, au contraire. Lolita est la fille plus qu’insignifiante de Madame Ewing (référence simple à la famille de JR, vous vous souvenez ?). Madame Ewing veuve avant son divorce est ce que l’on pourrait appeler une boule d’énergie, une pétulante pleine d’enthousiasme et sa fille une piètre jeune fille sans attrait. Et voilà que survient dans la petite ville où elles demeurent un superbe étalon que la gent féminine en âge de convoler tente de séduire. Or le bel homme choisit Lolita et l’emmène à New York où elle vit heureuse d’après ce qu’elle dit à sa mère. Et Dorothy n’explique rien, elle raconte sur un ton un peu moqueur, persiffleur cette bonne société. Alors on regarde, on écoute et surtout on ne commente pas, on sourit.
Il fallait une carotte du côté des articles alors j’ai pris au hasard : Le tribut de l’écrivain pour m’apercevoir qu’il s’agit d’un portrait intelligent d’Ernest Hemingway. Intelligent parce que constitué à partir de ce que disent les autres de lui et qu’il n’est pas. Hemingway par tout ce qu’on lui prête. Cela donne au bout du compte et a contrario un type intéressant…
Bonne lecture lente… pour savourer…
Comme une valse
Auteure : Dorothy Parker
Editeur : 10/18
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