Here’s a real high-class bout!! Cuphead est enfin sorti. Depuis son annonce, il y a quelques années maintenant, le jeu a toujours su faire sensation lors de ses présentations. De magnifiques Graphismes, un gameplay très exigeant, Cuphead est le jeu indé le plus attendu de cette fin d’année. Exclusivité console sur Xbox One, Cuphead est le jeu arcade par excellence pour les gamers en manque d’un vrai défi. Now, GO !!
La mode est au rétro gaming depuis quelque temps. Beaucoup de jeux utilisent le pixel art comme effet rétro pour rappeler l’époque 8 et 16 bits des années 80 et 90. Cuphead va beaucoup plus loin pour offrir un rendu qui fait honneur, lui, aux dessins animés des années 30, genre Betty Boop, Popeye et autres Walt Disney et Looney tunes de l’époque. Le résultat est stupéfiant. On est carrément projeté dedans. Cuphead n’a pas uniquement repris le côté graphique, mais aussi la musique et la difficulté des jeux d’antan. Oui, Cuphead est vraiment difficile et va vous donner envie de vous arracher les cheveux, vous faire monter la pression artérielle, vous pousser à vos limites de lancer la manette dans la TV et c’est ça qui est beau. Un jeu avec un vrai challenge. Cuphead fait partie de ces pépites du jeu vidéo qui font plaisir à voir. Rempli de créativité et d’originalité, Cuphead est un bol d’air frais. Longtemps en développement, le Studio MDHR a pris son temps et a revu sa copie plusieurs fois afin de nous offrir la meilleure expérience possible. Et même si l’accouchement a été long, ça a valu la peine d’attendre. Cuphead est un bijou vidéoludique à ne pas rater. Il est actuellement disponible sur Xbox One, Windows 10 en « Play Anywhere » et sur steam.
Cuphead et Mugman sont deux petits chenapans de l’île de Inkwell. Un peu naïf qui ne se soucient guère du danger, car ils sont sous la garde et l’œil attentif de Elder Kettle. Mais un jour, ils partirent seuls voir ce qu’il y avait de l’autre côté de chez eux. C’est là qu’ils tombèrent sur le casino. Bien malin et chanceux, Cuphead et Mugman jouent aux dés et casse la baraque. Leur bonne fortune attira l’attention du maître des lieu…le diable !! Il leur propose un dernier pari qui promet monts et merveilles, mais en cas de perte, c’est leurs âmes qu’ils perdront. Attiré par l’appât du gain, Cuphead lance les dés sans réfléchir ni consulter Mugman qui sentait le coup fourré. Évidemment, nos deux zigotos perdent. Implorant le diable de leur donner chance de se racheter, ce dernier accepte de leur rendre éventuellement leurs âmes à condition de récupérer les âmes des mauvais payeurs qui prirent la fuite sur l’île. Ils ont jusqu’à minuit le lendemain pour collecter toutes les âmes et peut-être se faire pardonner.
Certaines personnes se battent pour savoir quel jeu a le plus de pixels et la meilleure résolution. Qui est le plus photoréaliste, etc, etc. Et tout d’un coup, on a Cuphead qui arrive à contre-pied avec ses graphismes atypiques, HD tout de même, et son style dessins animés des années 30. Et il nous en met pleins les yeux. Artistiquement, c’est sans aucun doute un des plus beaux jeux jamais réalisés. En tout cas, sa direction artistique ne laisse pas indifférent. Il fera parler de lui pendant longtemps. La frontière entre le dessin animé et le jeu vidéo est tellement fine qu’on est face à un vrai dessin animé interactif. On est littéralement projeté dedans avec le souffle coupé. Que ce soit au niveau du character design original, varié, surprenant et simplement magistral. Les animations sont phénoménales et donne non seulement vie au jeu, mais aussi une âme et une vraie personnalité. Les décors sont justes renversants. Les couleurs un peu passées, un peu fades, accentuent encore plus le côté hyper rétro avec en plus des petites poussières et imperfections sur la pellicule. Ça donne encore plus de cachet au titre. C’est presque aussi agréable de voir jouer quelqu’un que d’y jouer soi-même tellement c’est beau. Ça donne aussi l’occasion de vraiment en profiter, car le jeu est tellement difficile qu’il est rare d’avoir du temps pour contempler pleinement les graphismes. Il n’y a pas de fausses notes de mauvais goût dans le jeu. Du character design à l’animation, tout est somptueux. Rien ne jure ou ne semble pas à sa place. Et ne vous fiez pas aux apparences, si ça ressemble à un vieux dessin animé de plus de 80 ans, la technologie pour arriver à un tel rendu, elle, est une vraie prouesse. D’ailleurs le jeu pèse plus de 10Go quand même. Traitement d’images, filtres, textures, animations, le travail que cela demande pour arriver à ce résultat avec une telle qualité graphique et aussi bien animée est titanesque pour une petite équipe de développement. Vraiment chapeau aux développeurs de MDHR qui ont pris leur temps pour atteindre ce niveau de qualité et concrétiser leur vision.
Les graphismes ne sont pas les seules qualités du jeu. Une grande attention a été porté à la musique et aux bruitages. L’ambiance sonore générale de Cuphead colle parfaitement au style graphique. Jazz, musique de dessins animés et de films à la Chaplin, les années 30 sont à l’honneur. La bande originale de Cuphead est encore une fois un hommage très réussi de cet époque folle. Très rythmé aux sons des pianos, des contrebasses, des trompettes et autres instruments d’antan, elles se collent toujours parfaitement à l’ambiance des niveaux. Jamais agressive, la musique contribue à accentuer le facteur de stress dans le jeu, car elle impose son rythme frénétique. Les fans de jeu vidéo reconnaîtront sans doute des clins d’œil à d’autres classiques.
Cuphead c’est un enrobage exquis, on est d’accord, mais c’est aussi un gameplay aux petits oignons à s’arracher les cheveux. Basique, intense et exigeant, c’est du « die & retry » pur et dur. Le jeu joue sur votre concentration, votre skill, vos réflexes, l’apprentissage des patterns et sur votre patience à rester calme et persévérer. Oui, on meurt beaucoup dans le jeu, même énormément. Très old-school, c’est un jeu de tir 2D qui rappelle un peu les Contra et shooter des années 80. Par contre, c’est plus focalisé sur les bossfights, ou Boss Rush dans le jargon, que sur les niveaux Run & Gun. Vous êtes seul ou à deux contre près d’une vingtaine de bosses. Alors oui, Il y a quand même des niveaux run & gun. C’est d’ailleurs une des raisons du retard de la sortie du jeu. L’accueil des gens fut un peu froid lorsqu’ils ont appris qu’il n’y aurait que des bossfights. Ils ont donc décidé de les rajouter. Pourtant, c’était une bonne chose, car les stages run & gun ne sont pas les plus intéressants, et finalement, heureusement qu’il y en a peu. Ils ne sont pas mauvais, mais plus énervants qu’autre chose et irrémédiablement n’apportent pas énormément au jeu. Revenons au cœur de Cuphead, les bossfights. Vous devez donc affronter différents bosses sur un plan fixe. Cuphead ne peut pas sortir de l’écran. Ce qui est affiché à l’écran, c’est la zone de combat et Cuphead doit se faufiler au milieu du boss et de ses attaques. Il y a de tout comme bosses, des clowns, des animaux, des légumes, des insectes, des pâtisseries, des objets, des créatures mythiques, des fantômes, etc. Chaque boss a différents patterns qu’il faut apprendre pour arriver à les vaincre. Les patterns ne sont pas toujours les mêmes, il faut savoir s’adapter. Certains sont plus faciles que d’autres. Il est important d’observer les animations qui précèdent une attaque afin de s’y préparer et plus facilement l’éviter. Les sons peuvent aussi être d’excellents signaux d’avertissement d’attaques imminentes. Cuphead, le héros que vous incarnez, a comme arme principale un tir continu de gouttes d’eau. Cuphead peut tirer, à l’arrêt, à 360° dans 8 directions différentes. Sinon, en mouvement, il tire tout droit ou en biais. Il a aussi des attaques spéciales et des supers attaques. Le long du jeu, on peut obtenir de nouvelles armes et des supers. Cuphead à 3 cœurs de vie au début d’un stage. Chaque hit en fait perdre un, donc prenez garde. 3 strikes et c’est out. On ne regagne pas de point de vie durant un combat. Il n’y a pas de vie à proprement dit, on recommence les niveaux sans cesse. Par contre, il n’y a pas de checkpoint durant un boss ou un stage run & gun. Chaque fois qu’on meurt on recommence depuis le début. Et croyez-moi, quand on meurt près du but, ça rend fou. Parce que le jeu montre l’avancée du stage pour ce faire une idée d’où on était.
Un gameplay pratiquement irréprochable. Avec un level design aussi exigeant, il fallait jouabilité simple. S’il y a bien un moyen de rendre un jeu difficile artificiellement et bêtement, c’est de lui donner une jouabilité lourde, lentes, approximative et fastidieuses. Heureusement, ce n’est pas du tout le cas ici. La difficulté de Cuphead ne vient pas de cet artifice. Les commandes et mécaniques de gameplay dans Cuphead sont presque parfaites. Ça répond au doigt et à l’œil et on ne passe pas une heure à apprendre à le faire aller, sauf le dash peut-être pour certains. La gestion des sauts est excellente et la physique du personnage est convaincante. On est toujours en contrôle de Cuphead. C’est simple, basique et super réactif. 4 boutons, 4 actions. Le tir, le saut, la super et l’esquive. Plus le bouton de changement d’arme (LB) et celui pour tirer dans toutes les directions (RB). En même temps fallait bien des commandes simples pour affronter des bosses aussi féroces. Dans le feu de l’action, il arrive de se tromper de bouton, surtout avec le dash(Y) et RB, mais on peut changer le mapping pour pallier à ça, si besoin. Après, tout n’est pas facile à réaliser, non plus. Les parades en saut peuvent être assez pénibles à effectuer dans certains cas. Les parades se font sur les objets roses. Il faut sauter dessus et réappuyer sur le saut pour lancer la parade. Dans la précipitation ou le chaos total, il arrive souvent de rater et d’être pénalisé. Les hits box sont globalement bonnes et ça fonctionne très bien. Mais il y a certains objets avec des hits box bizarres. Genre visuellement ça ne devrait pas passer, mais techniquement, oui, ça passe. On passe au travers une partie de l’objet sans problème. Bon dans ce sens-là ça va, le contraire serait plus problématique.
Il y a aussi les phases shoot’em up en avion qui changent un peu le gameplay. Au lieu d’être de la plate-forme 2D à pied, Cuphead est en avion pouvant se déplacer librement sur tout l’écran sur l’axe x et y. Là encore, les bosses rappellent les bosses de vieux jeux comme Gradius, R-Type ou plus récemment Sine Mora. Alors c’est sympa et ça change un peu. Mais ça reste difficile aussi, faut pas croire. En avion, il est aussi primordial d’être attentif afin d’éviter les nombreux projectiles. On peut réduire la taille de l’avion afin de se déplacer plus vite et plus facilement, mais la puissant de feu est réduite inévitablement.
Le jeu est jouable à deux en coop. Pour l’instant, la coop n’est disponible qu’en local sur une même machine. Pour une coop online, il faudra attendre, l’idée et à l’étude chez le développeur. Il y a des solutions sur PC pour en profiter, mais cela demande un peu de bidouillage. En coop, le deuxième joueur est Mugman. Si toutefois la puissance de feu est doublée, la lisibilité à l’écran devient plus compliquée et demande plus de concentrations. Il y a aussi moyen de faire revivre son partenaire lorsqu’il est touché et changé en fantôme. C’est vraiment sympa de jouer à deux. C’est très convivial et promet des parties et des soirées très animées dans la joie et la bonne humeur, ou pas.
La durée du jeu est très difficile à estimer, car elle dépend uniquement de la capacité du joueur à être bon et à apprendre les patterns pour terrasser les bosses. Si un bon run d’un boss prend environ 2 minutes en moyenne, il faut encore réussir à rester en vie tout ce temps. La plupart du temps, on passe plus entre 10,20, 30 minutes voire bien plus sur un boss. C’est là que la patience entre en jeu. On recommence et on recommence, jusqu’à ce que ça passe. Heureusement, il n’est pas nécessaire de rester des heures sur le même boss. La carte permet d’aller affronter d’autres bosses puis d’y revenir plus tard. On peut aussi acheter des bonus qui permettent de changer d’armes et d’ajouter un cœur de vie. Mais pour rester juste, ce qu’on nous donne d’un côté, on nous le reprend de l’autre. Genre le triple tir, super pratique pour toucher plus facilement les cibles, a une portée limitée. Le cœur supplémentaire diminue la puissance. Ou le tir à tête chercheuse qui fait toujours mouche est très faible. Le tout est de savoir quel duo d’armes est le plus approprié pour un boss. Il y a plusieurs degrés de difficulté que propose le jeu. Par défaut, on est en difficulté normale (regular). Il est possible de passer en simple (« facile ») à chaque début d’un boss. En facile, les bosses sont moins résistants, certains éléments perturbateurs sont absents et il me semble qu’ils choisissent des patterns plus simples à éviter. Il reste du challenge, mais c’est bien plus accessible à tous. Par contre, battre un boss en mode simple n’octroie pas le contrat de l’âme du défunt. Reste à savoir si cela aura une incidence à la fin du jeu. Après avoir fini le jeu en normal, on peut le refaire en difficulté hard puis extrême. Bonne chance aux courageux qui s’y frottent. Déjà en normal, c’est coton, en hard c’est pour les dingos. C’est un jeu typique pour faire du speedrun. Avec, en plus, son système de classement noter à chaque fin de stage, le jeu est clairement compétitif. Pour avoir une bonne note, il faut atteindre certains objectifs comme finir le niveau en un certain temps, garder tous ses points de vie, faire des parades, etc. La version PC fonctionne à merveille 9 fois sur 10, mais elle présente parfois encore plusieurs bugs étranges. Le jeu plante dans les menus ou il a quelques secondes d’absence et pas uniquement pour synchroniser les sauvegardes. L’affichage du texte se fait la malle ou se superpose dans un coin. Le jeu freeze en plein gameplay et nécessite un redémarrage. C’est vraiment rare, mais ça m’est arrivé plusieurs fois. Cela peut provenir de la mauvaise gestion des stations avec plusieurs moniteurs d’après certains internautes. Sur Xbox One, je n’ai rien rencontré de similaire, mais il vrai que j’ai plus joué sur PC que sur console. Les temps de chargement entre les bosses sont plus rapides sur PC que sur console. Heureusement, la fonction retry est pratiquement instantanée sur PC comme sur console.
Cuphead est un excellent jeu. Simple et efficace, il va droit au but. Pas de chichi à gauche à droite. En plus de sa présentation graphique somptueuse, le gameplay est au top. On enchaîne les bosses les uns après les autres jusqu’à plus soif. Toujours intense, le jeu ne relâche jamais la pression. C’est terriblement difficile. Si le jeu peut paraitre enfantin par ses graphismes, il n’en est rien. Cuphead est très très exigeant. Il est plus recommandé à des joueurs expérimentés, car il faut avoir du skill et de la patience. Mais tout ça, ça s’apprend. Le jeu n’est pas impossible non plus. Il faut juste être persévérant et parfois chercher un meilleur angle d’attaque en changeant sa manière de jouer, les capacités du héros et savoir prendre des pauses. Une chose est sûre, on peut passer plusieurs dizaines de minutes sur un seul boss, mais lorsque l’écran Knockout apparait, mais quel soulagement et quel kif. Cuphead donne vraiment un sentiment d’accomplissement personnel après chaque niveau. Il n’y a rien de gratuit, faut mériter sa victoire. C’est très gratifiant. On s’énerve, on s’énerve, puis tout d’un coup ça passe et toute la pression est relâchée. Pour ensuite reprendre de plus belle au stage suivant. Faut-il être maso pour jouer à ce jeu ? Non, faut être un gamer. Cerise sur le gâteau, Cuphead est juste somptueux graphiquement et musicalement. On se croirait vraiment plongé dans un dessin animé des années 30. Le travail du studio MDHR est incroyable. C’est un des plus beaux jeux jamais réalisés, tout en étant à des années-lumière des grosses productions 3D photoréalistes. Alors oui, il arrive que parfois, il y a beaucoup de choses à l’écran et que le jeu devienne un peu moins lisible. Mais dans la plus grande majorité des cas, c’est très propre et très clair de savoir où on peut aller ou non, ce qu’il faut éviter et ce qu’il faut tirer. Chaque boss est original. La diversité des ennemis est impressionnante. C’est un régal de découvrir ce qu’on affronte à chaque fois. Les patterns sont nombreux et très différents. Les animations sont incroyables. Il n’y a rien à lui reprocher. Sauf peut-être la difficulté du jeu qui freinera certains joueurs. Mais ce n’est pas un défaut. C’est dans l’ADN du jeu. C’est cette difficulté relevée qui donne tout le sel à l’expérience de Cuphead. Franchement, si vous voulez une expérience de gamer gratifiante et plaisante, ne cherchez pas plus loin. En plus, Cuphead est vendu à un excellent prix. Une vingtaine de francs pour ce petit bijou, ce n’est pas cher payé. Seul ou en coop local, c’est hyper fun. En plus, le jeu fait partie des jeux play anywhere. Donc, si vous le prenez sur Xbox, vous pouvez y jouer sur Windows 10 aussi et inversément.
Les plus :
- La direction artistique au top
- Graphiquement somptueux
- Musicalement fabuleux
- Un level design phénoménal et sadique
- Un Character design très diversifié et bluffant
- Une jouabilité exemplaire
- Un vrai challenge relevé
- Hyper gratifiant
Les moins :
- Mais aussi très très frustrant
- Très (trop?) difficile pour les néophytes
- Les stages run & gun moins intéressants
- Lisibilité parfois confuse (rare)
- Le jeu n’est pas en français
- Des nerfs d’acier sont nécessaires
Éditeur : Studio MDHR
Développeur : Studio MDHR
Date de sortie : 29 septembre 2017
Plateforme : Xbox One, Windows 10 (Play Anywhere) & Steam
Genre : Arcade, Boss rush
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