Et une nouvelle exclusivité (et en plus un nouveau nom) pour Nintendo en ce début de fin d’année. Chose intéressante, le jeu fait la part belle aux énormes robots 100% personnalisables. Par contre, l’intérêt s’arrête là, pour le reste, le jeu est chaotique avec un mode histoire remplie de cutscenes et un gameplay mou et répétitif.
Dans Daemon x Machina, vous êtes un mercenaire au contrôle d’un arsenal, un gros robot que vous pourrez customiser à l‘envi dans un jeu d’action à la 3ème personne. Armes, armures, puces informatiques ou encore améliorations et autres peintures et décalcomanies, vous pourrez tout changer de A à Z comme bon vous le semble. Chaque mission vous sera assignée par Orbital (une grosse association de mercenaire) aidée par l’IA Four. Pour planter le décor, il y a quelques dizaines d’années, un morceau de lune est venu s’écraser contre la terre. Du coup, plusieurs factions politiques se partagent la planète et ses ressources alors qu’une IA prend le contrôle de drones et tanks. A vous de faire le ménage là-dedans et de protéger les différentes factions du jeu.
Un scénario… pas vraiment captivant
Si les prémices de l’histoire semblent intéressantes, malheureusement, il y a trop d’informations pour que les joueurs s’y accrochent vraiment. Le rôle de mercenaire vous enferme dans les mains d’un exécutant ce qui fait que vous n’avez aucune idée de pourquoi les factions vous obligent à faire quelque chose et quelles sont leurs motivations ultimes. De plus, vous apprendrez tout des raisons de se battre des PNJ, étant soit avec vous ou contre vous. Argent, réduction de peine pénitentiaire, famille ou encore vengeance, le jeu vous donnera toutes les bonnes (et mauvaises) raisons de se battre dans ce monde. C’est bien clair, le jeu vous balance une tonne d’informations à la gueule. Que ce soit durant des cutscenes, durant les briefings de missions, durant les missions ou même par message entre missions, vous saurez tout sur tout le monde (ou presque). Malheureusement, les personnages n’étant pas charismatiques pour 2 francs ni vraiment intéressant, ces informations font plus forme de remplissage que de quelque chose de réellement utile. Le pire étant quand des discussions se prolongent durant les missions. Sans traduction, les sous-titres soit de l’anglais ou du japonais natifs ne pourront pas être lu lors des phases de combat et ces dialogues peuvent être très long. A croire que même Marvelous Studio One ne prennent pas au sérieux leur message et ne veulent pas que l’histoire impacte les joueurs. Finalement, sous l’avalanche d’infos inutiles, le joueur risque de ni lire, ni s’intéresser vraiment à l’histoire et même au bout d’un moment, juste passer ces infos pour mieux profiter des missions.
Un gameplay… manquant de mordant
Si les missions étaient passionnantes, cela passerait encore, mais malheureusement, elles se ressemblent quasiment toute. En gros, 90% du temps, il vous faudra soit tuer toutes les IA ennemies, soit protéger une cible et à la fin de quasi toutes les missions, vous serez choqué d’apprendre qu’un groupe de mercenaire a été employé pour remplir la mission exactement contraire à la vôtre et vous devrez donc les combattre. Quand c’est la 20ème fois que cela se passe, autant dire que l’on a l’impression de jouer un personnage assez stupide pour complétemment oublier ce qu’il s’est passé juste avant.
Alors oui, il y a quelques missions occasionnelles qui font sortir les choses de l’ordinaire, soit en vous mettant face à un gros robot araignée qui saute dans tous les sens lors du combat ou un gros drone vous envoyant des lasers qu’il vous faudra éviter et dans ces moments-là, le jeu est vraiment plaisant car on utilise pleinement tout l’arsenal de mouvement de notre arsenal. Mais autrement, on a plus l’impression de tirer à l’aveugle sur des cibles mouvantes avec beaucoup de points de vie. En gros, pas vraiment passionnant. Mais à quoi ceci est-ce dû ?
De nouveau, il y a un peu trop de tout. Au lieu de se concentrer sur un type d’arme bien précis, on peut s’équiper de fusil d’assaut, fusil de sniper, fusil à pompe, lance-missile, laser, épée, bouclier, etc… Du coup, rien n’est vraiment réussi et tout manque un peu de punch. Changer d’arme ou upgrader vos armes n’apporte pas de changement visible et tout semble un peu mou et sans impact. Il y a de plus plusieurs configurations possibles au niveau de l’armure de votre méchas, de quelque chose d’offensif à quelque chose de plus offensif en passant par un setup plus axé sur les déplacements, mais aucune configuration n’a un ressenti vraiment différent des autres.
Autre problème qui peut poser des soucis, l’autolock des ennemis est très rapide et hasardeux. Il est ainsi assez compliqué de se concentrer sur un ennemi bien précis, même après pas mal d’optimisation de votre gear.
De l’importance de la customisation
Entre les missions, vous pourrez retourner à votre base afin d’améliorer votre robot grâce aux pièces que vous trouverez sur vos ennemis, mais malheureusement, on ne sent pas de réelles différences entre les armes que vous utilisez mis à part quelques chiffres qui changent dans un énorme écran de statistiques.
La personnalisation va jusqu’à votre avatar que vous pourrez changer et améliorer au fil du jeu pour avoir un meilleur autolock des ennemis par exemple. Certaines missions vous obligeront aussi à marcher en dehors de votre robot, ce qui n’a rien d’excitant en soit, mais qui n’est pas réellement mauvais non plus.
Considérations artistiques
Si au niveau du gameplay, c’est pas la fête, il faut dire qu’au niveau design et graphismes, là le jeu tape juste. Le design des méchas est très réussi et ils ont de la gueule. Les graphismes quant à eux font la part belle à un monde chatoyant et au cell-shading. Si cette façon de faire permet de cacher un peu la misère et le manque de puissance de la Switch, force est de constater que cela s’allie extrêmement bien avec un monde post-apocalyptique pleins de robots.
Au niveau musical, si vous n’aimez pas le métal, passez votre chemin car toutes les musiques du jeu et des missions fait la part belle aux grosses guitares et aux basses. Cependant, ne vous faites pas de soucis, une fois pris dans une mission, vous ne ferez que peu attention à la musique.
Par contre, le sound-design des armes est de nouveau un peu en deçà de ce que l’on pouvait espérer avec peu de réel impact des armes, ce qui peut expliquer aussi pourquoi les combats semblent un peu mou.
Daemon X Machina aurait pu être un excellent jeu, mais il aurait fallu enlever du contenu. Enlever quelques armes et se concentrer sur l’impact des autres. Enlever un peu (beaucoup) de scénario et de dialogues pour se concentrer sur ce qu’il reste. Enlever de la complexité au gameplay pour rendre l’écran plus lisible. Enfin, vous voyez le topo. Les développeurs ont tellement voulu mettre de choses dans leur jeu qu’ils ne se sont pas demandé si c’était nécessaire et/ou utile avant de le faire.
Heureusement, il existe une démo sur le Nintendo E-shop et je ne saurai que vous conseillez de tester le jeu dans un premier temps avant de penser à l’acheter.
Les plus :
- Des designs de méchas réussis
- Une vraie patte artistique
- Des mouvements de robots plaisants
- Un système de customisation complet
Les moins :
- Un jeu très répétitif
- Un système de verrouillage pas vraiment au point
- Des sensations de tir et des combats relativement mous
- Un scénario peu intéressant
- Un peu trop de tout
Editeur : Nintendo
Développeur : Marvelous First Studio
Date de sortie : 13.09.2019
Plateforme : Nintendo Switch
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