Regardez bien l’illustration en couverture. Quand vous aurez découvert sa particularité, vous aurez une des clés de ce roman. Il y a pour moi quatre histoires, quatre passés qui se mêlent pour n’en faire plus qu’un. D’abord celle de Travis Stillwell, un ancien du Vietnam, qui a demandé à être interné, mais qui a vécu une drôle d’aventure – lisez lentement la page 300, très impressionnante. Puis celle beaucoup plus ancienne de Rue qui s’est liée par le sang à Travis. Ensuite celle d’Annabelle, veuve d’un soldat revenu « déglingué », et Sandy son fils. Annabelle s’occupe d’un motel. Et enfin celle de Reader, un flic qui suit les traces d’un tueur de femmes qui pourrait bien être Travis.
J’aimerais bien arrêter là ma chronique mais cela ne serait pas sérieux. Je ne voudrais surtout pas vous donner la clé de l’histoire. Alors je vais vous dire qu’il s’agit de la rencontre d’un temps très ancien, celui qui donne naissance à ce qui change Rue, et de notre temps qui change Travis… Reader faisant le lien en représentant « l’ordre », Annabelle et Sandy faisant un lien rédempteur pour Travis. On notera que Travis a une peau qui supporte mal le soleil et qu’il peut parfois résister à l’influence de Rue.
A vous de lire, je dirai lentement pour vous imprégner de l’ambiance particulière de ce roman. C’est d’une assez grande violence et je n’ai pu m’empêcher de penser à la fois à Rambo et à Délivrance, le film de John Boorman, avec à chaque fois l’impression qu’il était impossible aux personnages pris dans l’engrenage de sortir indemne et vivant de l’aventure. Là Travis est pris deux fois dans l’engrenage. Bien sûr, vous pouvez croire que Rue n’existe que dans l’imagination de Travis, si c’est le choix « confortable » que vous faites merci de m’expliquer qui tue le prétendant d’Annabelle.
Et cela se lit avec facilité sans la moindre impression de mélodrame.
Bonne lecture…
Dans la vallée du soleil
Auteur : Andy Davidson
Editeur : Gallmeister
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