J’espère que vous n’avez pas dit : encore elle ! en découvrant le nom de l’auteure. Est-ce ma faute à moi si cette dame a le don (ou travaille intelligemment) pour nous proposer à chaque publication quelque chose qui sort de l’ordinaire et offre un grand plaisir de lecture ?
Imaginez un pays où vivent en paix les habitants habituels de la fantasy (elfes, fées, etc.) et un jeune garçon nommé Figuin qui habite la ville de Scrougne. Arrive alors un banquier immensément riche et cupide (si vous voyez un pléonasme signalez-le moi !) qui veut tirer parti de la détresse du jeune Figuin et dresser une partie de la ville contre l’autre, vendre des armes au passage… Un monde irréaliste bien sûr. A vous de découvrir ce monde. Mais attention ! la lecture de ce roman est exigeante. Elle demande une vigilance de tous les instants pour relever les grains de sel malin qui s’y conduisent en pépites… C’est un monde surréaliste inspiré de Lewis Carroll et organisé par Robert Desnos. Un petit monde de bande dessinée où officieraient à tour de rôle : Sirius, Raymond Macherot, Jean-Claude Forest et André Franquin – vous voyez ? Un monde où l’esprit potache perdure – un des personnages s’appelle Glloq et un autre que je connais un peu : Norbert Octave Édouard… les autres noms ressemblent parfois à ceux que l’on invente et répète à loisirs – quand on est enfant – juste pour le plaisir d’en rire – : Pétrol-Kiwi. Il va de soi que vous risquez de trouver au fil des pages des références qui vous seront personnelles mais vous ne pourrez pas éviter de rencontrer un certain Paul Verlaine à la page 71 qui passe là en « guest star ». Vous allez me dire que tout cela est bien beau mais que cela s’apparente à un déguisement. Peut-être, alors prenez le temps de lire un peu entre les lignes et de relever la tête de temps en temps pour regarder autour de vous. En revenant à votre lecture vous aurez peut-être l’impression que les déflagrations d’humour qui éclatent à côté de vous ne sont pas si anodines qu’il peut y paraître. Et vous vous presserez d’en rire de peur d’être obligé d’en pleurer comme dit Figaro dans le Barbier de Séville.
On pourrait imaginer une lecture collective interrompue à chaque trouvaille…
Bonne lecture.
PS : Pour ce qui est du titre je vous propose de penser en même temps à un film avec Kevin Costner et à un proverbe latin qui rapproche l’homme d’un animal qui danse. Si vous ne trouvez pas ce n’est pas grave, il y aura toujours un Ograin qui veille.
Danse avec les lutins
Auteure : Catherine Dufour
Editeur : L’Atalante
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