Les jours passent à une vitesse, c’est fou. Cela faisait un bon moment que Sony et Bend Studio nous avait fait la première présentation de Days Gone à l’E3 2016. Trois ans plus tard, on y est. Days Gone pointe, enfin, le bout de son nez pour cette fin avril 2019 sur PS4 exclusivement. TPS d’action/infiltration entièrement solo dans un monde ouvert post-apocalyptique, Days Gone est la bonne surprise qui sort au bon moment juste après les fêtes de Pâques.
Dans les forêts de l’Oregon, ma moto tombe en rade. Il me reste que mon couteau à la main et quelques balles dans le chargeur de mon 9mm. Il me faut traverser et sortir de là coûte que coûte, lorsque, soudain, une horde de zombies surgie…
Days Gone, un avant-goût de The Last of Us 2?
Days Gone est un jeu qui a suivit un développement long et fastidieux avec multiple reports et une campagne marketing en demi-teinte ce qui a produit un petit « désintérêt » de la part du public. Un peu vu comme un jeu générique avec encore une fois des zombies reprenant pas mal de concepts visuels et mécaniques de gameplay d’autres jeux, The Last of Us en tête, mais aussi des ténors des jeux en open world, Days gone a de la peine à se démarquer. Et il devra prouver sa valeur en se battant pour exister dans ce marché très concurrentiel.
Enormément d’éléments du jeu rappellent The Last of Us, tout en poussant le concept plus loin avec la liberté qu’offre un monde ouvert. Il y a d’abord le setting. Un monde post-apocalyptique avec des zombies, enfin des mutants dans Days Gone. Des survivants qui s’entre-aident et qui s’entre-tuent. Du loot, du crafting, de l’action, mais surtout de l’infiltration, etc. Tout ça a déjà été vu et revu. Par contre, Days Gone se différencie de The Last of Us par sa non-linéarité avec la possibilité de vivre son aventure comme on le sent, à son rythme. Days Gone s’appuie un peu plus sur le côté survie. Mais le titre de Bend Studio aurait pu être l’évolution de la franchise de Naughty Dog.
Plantons le décor
Nous sommes aux Etats-Unis en Oregon. Une mystérieuse épidémie frappe la population. La panique, l’hystérie générale et la violence touchent le pays de plein fouet. Les gens sont obligés de quitter les villes infestées de mutants. Alors, oui tout cela rappelle fortement The Last of Us (TLOU) ou Resident Evil, ou d’autres jeu post-apocalyptique des ces dernières années. On suit les aventures de Deacon St-John, un drifter, un peu criminel, mais sympathique avec un code d’honneur et des principes. En gros, c’est un biker tatoué qui trafique tout et n’importe quoi pour survivre dans ce monde dévasté où seule la loi de la jungle existe.
Avec sa moto, Deacon va sillonner la vaste région de Farewell dans le nord-ouest des États-Unis qui ne se résume pas uniquement à une énorme forêt, mais aussi à des plaines, des montagnes, des zones désertiques, de neiges mais aussi des fermes agricoles, des petits villages et de petites villes de l’Amérique profonde. Deacon pourra faire plusieurs boulots. Souvent engagé comme chasseur de primes, Deacon travaille pour plusieurs camps de survivants. Il devra roder sur les routes et les sentiers en évitant les mutants ainsi que les pièges tendus par les maraudeurs sans-mercis. Il faudra aussi trouver des pièces pour son équipement, mais aussi pour sa moto.
Sur son chemin, Deacon peut décider de nettoyer et brûler, ou pas, les nids des mutants pour rendre les zones moins dangereuses et plus praticables. Les camps de drifters peuvent aussi être détruits. Il y a également des labos scientifiques à fouiller, mais aussi des gens à secourir et des choses à aller chercher. Days Gone à de quoi tenir le joueur occupé avec un contenu classique, mais plus que copieux.
Une histoire d’anarchie et de clans
Days Gone nous raconte son histoire aux travers de plusieurs scénarios qui s’entre-mêlent. Les missions font avancer, petit à petit, les différentes histoires que vit Deacon. On en apprend de plus en plus sur Deacon, son passé, ses amours, mais aussi sur ses amis, ses ennemis, quelles bêtises il a faites par le passé, etc.
Mais, on en apprend aussi beaucoup plus sur le fond de cette épidémie au travers d’enregistrements, de documents, de révélations et de missions d’espionnage des forces du NERO qui continuent d’étudier les zombies.
Si ce genre d’histoire a déjà été vu et revu par le passé, Days Gone arrive à nous garder en haleine. C’est un mix de The last of us, The Walking dead et Son’s of Anarchy. L’histoire commence simplement et lentement, pour nous faire découvrir son univers et s’en imprégner, pour prendre ensuite de la hauteur et nous délivrer quelque-chose de plus croustillant et d’intéressant. L’histoire évolue, mais le monde aussi évolue et change, petit à petit, plus les jours s’écoulent (d’où le titre : Days Gone). C’est très bien écrit dans l’ensemble. Les personnages sont crédibles avec plusieurs couches de lectures. Tout n’est pas noir ou blanc. Certains personnages cachent bien leur jeu. Avec le temps, on comprend mieux comment chaque camp survit et qu’elles sont leurs motivations pour faire des choix en conséquence.
Plusieurs factions ennemies
Dans Days Gone, comme dans the Walking Dead, il y a différents types de communauté que l’on va rencontrer. Il y a les humains survivants. Il y a plusieurs camps avec des survivants en communauté qui tentent de vivre une vie « normale ». Deacon peut les aider et travailler pour eux, moyennant rémunération. D’ailleurs, il faudra gagner la confiance de chaque camp pour qu’ils accordent des droits supplémentaires à Deacon (amélioration moto, meilleures armes, etc.). L’argent gagné dans un camp ne peut être que dépensé dans ce même camp. On se retrouve avec plusieurs porte-monnaie et niveaux de confiance qu’il faut gérer en décidant, par exemple, d’envoyer un nouveau survivant sauvé dans un camp plutôt qu’un autre en privilégiant l’affect, le gain de confiance ou l’argent.
Ensuite, il y a les drifters et maraudeurs. Eux, ce sont des voleurs, pilleurs, tueurs, etc. qu’il faut se méfier comme de la peste. Ils n’appartiennent pas aux différents camps. Les drifters errent sur les terres, squattent les maisons et tenteront de vous attaquer par n’importe quel moyen. Ils poseront des pièges en l’attirant naïvement dedans. Des snipers vous tireront au loin pour vous faire tomber de moto. Ils vous captureront et dépouilleront sans le moindre scrupule.
Vient ensuite, les Rippers. Les Rippers, sont des êtres humains scarifiés qui vénèrent les mutants. Ils aimeraient évoluer au stade de mutant, mais non pas été infectés par le virus. Un peu comme une secte, ils sont menés par Carlos et tentent de convertir le reste de l’humanité sous peine de mourir en cas de refus. Ils sont dangereux, armés, et complètement fous.
Et pour finir, il y a le NERO. C’est la section mystère du jeu. Est-ce ce qui reste du gouvernement ou de l’armée. Tout ce que l’on sait, c’est que le NERO fait encore des recherches sur les mutants, est armé jusqu’aux dents et disposent d’hélicoptères. Il ne faut pas se faire repérer lors des missions de reconnaissance sous peine d’échec.
Les mutants
Days Gone est un jeu avec des zombies, heu, des mutants, je veux dire. Ils les appellent les Freakers. Il y a plusieurs types de Freakers que Deacon devra éliminer ou choisir de fuir. Souvent les mutants sont seuls ou en petits groupes restreints de 3-4 individus. Régulièrement sur les bords de route, les arrêts pique-niques et les villages. Tant qu’ils sont peu nombreux, pas de problème. Deacon peut les éviter facilement ou les affronter sans trop de souci furtivement avec son couteau ou de plein front. A l’aide d’une hache ou d’une pioche, Deacon défonce la boite crânienne de ces décérébrés. C’est assez violent d’ailleurs.
Mais il arrive que l’on tombe sur une horde de mutants avec plusieurs dizaines et même centaines de monstres. Mieux vaut se la jouer cool et trouver un autre chemin. En cas de poursuite, il serait mieux d’avoir la moto pas trop loin pour fuir, car à bout de souffle, Deacon ne peut plus courir et là, c’est souvent le drame.
Il y a plusieurs catégories de mutants. Il y a les grouilleurs. Le mutant adulte de base que l’on rencontre 80% du temps. Pas très résistant, le grouilleur n’a pas peur d’attaquer et est très dangereux en nombre. Puis les gueulardes qui alertent les mutants avoisinants. C’est la version Days Gone des hurleurs. Les cavaleurs sont des loups mutants. Rapides et dangereux, les cavaleurs surprennent, même à moto.
Les têtards, des enfants mutants très peureux, mais qui vous saute dessus par surprise en traître. Il y a aussi les gros balèzes et encore d’autres types de mutant à découvrir pour un total de 9 races. Ils ne sont pas hyper originaux, mais c’est ce que l’on attend d’un jeu du genre.
La survie, c’est le loot
Deacon n’a pas besoin de manger. C’est déjà ça, mais il devra survivre dans ce nouveau monde hostile, éviter de se faire surprendre et se faire tuer. Il faudra prendre son temps, étudier le terrain avec les jumelles et noter les dangers. Puis, accroupi, on s’approche, passant d’un buisson à l’autre, mais attention pièges. Il y a des fils tendus qui donneront l’alerte, des collets, mais aussi des pièges à loup qui peuvent rapidement compliquer un plan bien préparer si on n’y prend pas garde. Les pièges à loup peuvent être désamorcés, ramassés et reposés contre les ennemis. Après avoir zigouillé tout le monde, il est primordial de looter les environs.
On récolte un peu de tout. De la ferraille, des clous, des bouteilles, des boites de conserve, des plantes, des munitions, de l’essence, des bandages, des chiffons, etc. la liste est longue. Et avec tout ça, on se soigne, on crafte des armes, des cocktails Molotov, on répare sa moto, on fait le plein et plus encore. Il faut sans cesse fouiner un peu partout pour récupérer un peu de loot. Mais ne vous inquiétez pas tout reste simple d’utilisation avec une interface bien pensée.
Classique mais efficace
Days Gone est un jeu entièrement solo. Il reprend énormément de mécaniques de gameplay des jeux en monde ouvert de ces dernières années. On ne va pas les nommer, vous les reconnaitrez. Les développeurs ont pioché à gauche à droite pour reprendre ce qui se fait de mieux ailleurs pour s’en inspirer et le mettre dedans. Donc, au final, on se retrouve avec un jeu d’action-infiltration à la troisième personne dans lequel on est libre d’explorer, looter, crafter, upgrader et gagner des compétences au fil des missions principales et secondaires, etc. On ne cesse de se balader partout à tuer du mutant et nettoyer des zones infestées et des camps de drifters.
Il y a aussi moyen de faire de la chasse. Deacon peut utiliser ses compétences d’observation et de raisonnement pour pister les animaux de la forêt. Une fois abattu, Deacon dépèce les carcasses pour vendre la viande dans les camps. Il y a des cerfs, des loups et des ours à chasser. C’est amusant, mais encore une fois rien de bien nouveau. Il faut le faire de temps en temps pour changer. En plus, ça ramène un peu d’argent et de confiance dans les camps.
Rien de bien original tout ça, me direz-vous. On a déjà fait ça mille fois. Et ma foi, oui. C’est un peu le seul reproche que l’on peut faire à Days Gone. Il n’apporte rien de bien nouveau sur la table. Mais, il a l’honneur de réussir à le faire bien, même très bien. Days Gone est un jeu simple avec un gameplay plus que plaisant, un peu répétitif, certes, mais tellement accrochant.
Plusieurs approches possibles
Days Gone est un jeu qu’il faut aborder de manière plutôt furtive. On peut y aller tête baissée, mais il faut être prêt et équipé. En effet, Deacon est assez fragile. Dès qu’il y a plusieurs ennemis, mieux vaut se la jouer discret et les éliminer un après l’autre le plus silencieusement possible. Lors des nettoyages de camp de maraudeurs, accroupi dans les hautes herbes, couteau à la main, on avance à pas de loup dans le dos des gardes. Attention aux pièges à loup et fils d’alerte ou encore les piège à collet. Et là, on tombe sur un petit groupe. Une des meilleures solutions pour éviter l’affrontement direct et brutal, c’est d’attirer, un par un, les gardes dans un coin et les éliminer furtivement.
Pour attirer les gardes ou les grouilleurs, la technique pétée du jeu c’est le lancer de cailloux. Ils sont illimités et le rayon d’action est vraiment grand. On voit quel ennemi on attire grâce à la surbrillance et cela fonction que sur un ennemi à la fois. Donc, du coup, c’est lent comme technique, mais ça fonction très bien 80% du temps. En plus, les ennemis ne s’énervent pas trop de voir les cadavres de leurs congénères au sol la gorge tranchée.
Après, une autre solution plus rigolote est de lancer un attracteur sonore dans un camp pour que les grouilleurs rappliquent et attaques les maraudeurs. Ça ne suffira souvent pas à nettoyer totalement le camp, mais ça aide. Attention à ne pas être dans le milieu et être pris à parti. Le gain de vider un camp de marauder est d’accéder au bunker. Les bunkers souterrains contiennent plusieurs bonus. Ce sont, déjà, des points de voyage rapide, mais aussi des points de sauvegarde et une armoire à équipement. Mais le gros plus des bunkers, ce sont les cartes et plans de nouveaux objets à crafter, comme une batte de baseball scie ou une planche à clous. Vachement utile pour être plus efficace.
Pour les nids des mutants, là encore, Deacon peut tenter plusieurs approches différentes. Le but est de cramer les nids. On peut le faire avec des cocktails Molotov ou un bidon d’essence bien placé et faire sortir les derniers locataires. Une fois en feu, il faut être prêt à fuir ou à combattre, car les grouilleurs fonceront sur Deacon.
Les hordes de freakers
Une des caractéristiques majeures de ce Days Gone ce sont les hordes de mutants. Très impressionnant, les hordes ne sont pas à prendre à la légère. Souvent formée de plusieurs dizaines et même centaines d’individu, les hordes se déplacent comme un seul corps. Et si une horde est dans les parages mieux vaut se faire discret, car alertée, elle vous tombera dessus comme raz-de-marée. C’est vraiment chouette et effrayant de voir tous ses zombies nous courir après.
Des choix de personnalisation
Days Gone a un système d’expérience et de point de compétences à utiliser parmi trois catégories : Combat de mêlée, Combat à distance et Survie. On peut améliorer la visée, le bruit que l’on fait, la distance d’affichage des ressources, les combos en mêlée, le recul des armes, la stabilité, l’efficacité des soins, ramasser 2x plus de plantes, etc.
Lors des prises des laboratoires NERO, Deacon devra aussi choisir ce qu’il veut améliorer. Ajouter 25pts de vie, d’endurance ou de concentration. Les trois ont leur utilité dans le jeu, mais je trouve que l’endurance est la plus intéressante. Tout dépend de la manière que l’on joue, mais en se la jouant infiltration, l’endurance permet de s’échapper en cas de problème. La vie reste un indispensable, car Deacon est assez faible en réalité et il se prend des coups et des balles facilement. En passant, l’ennemi vise très, très bien. Un peu trop d’ailleurs. Finalement, la concentration est un bullet time. Utile pour décimer un camp silencieusement de loin avec l’arbalète. Mais bon la technique du caillou est lente, mais très efficace.
La moto est aussi personnalisable avec de la customisation, déjà des pièces pour améliorer la moto, mais aussi cosmétique. On peut changer les couleurs, mettre des stickers d’aigle, de loup, des flammes, etc. pour exprimer son côté biker qui sommeille en nous. On gagne aussi de magnifique thème pour la moto en finissant des scénarii. Avec les thèmes, la moto a vraiment de la gueule.
Des combats violents
Un côté très réussi et mise en avant du jeu, est le combat au corp-à-corp. C’est punchy, ça envoi du bois. On sent et on entend bien la hache de pompier rentrer des les côtes et trancher les membres des freakers. L’hémoglobine coule à flot. Il y a plein de finish moves. Certaines exécutions se font en fonction du contexte. C’est vraiment violent. Les armes de mêlées s’abîment et se cassent à force de les utiliser. Elles sont réparables avec de la ferraille, mais le jeu nous pousse clairement à changer d’arme fréquemment.
La moto au premier plan
Comme le cheval d’Arthur Morgan ou Phobos dans AC Odyssey, Deacon à sa monture de prédilection : Une grosse moto de biker. Elle a un rôle assez primordial dans le jeu puisque c’est le moyen de transport de Deacon et elle va le suivre partout.
La moto est un excellent véhicule tout terrain qui permet de circuler aisément sur les routes mais aussi dans la montagne, le sable et la neige. Il faut prendre soin de sa bécane. Les chutes et les accidents cassent la moto et il faut la réparer si on ne veut pas finir la route à pied. Il ne faut pas oublier de faire le plein, car le niveau d’essence descend très vite. Et il faudra trouver des bidons d’essence ou des stations. Heureusement, on peut améliorer la moto pour de meilleures performances. Meilleur moteur, meilleures roues pour une meilleure accroche, meilleur réservoir pour plus d’autonomie, etc., etc.
Il y a aussi des courses poursuite en moto avec fusillade. Si on peut craindre un système de visé libre et difficile sur des routes de campagnes étriquées, ce n’est pas le cas. La visé est automatique avec R1 on choisi la cible et avec R2 on tire lorsque la mire est la plus précise possible.
La moto permet aussi d’atteindre des zones inaccessibles à pied. Grâce à la nitro qui est disponible plus loin dans l’aventure. Il faut bien prendre en main sa bécane. Utiliser le frein à main pour faire de belles dérapées dans les virages et ne pas aller trop vite dans les tunnels désaffectés.
Une VF et une BO prodigieuses
Days Gone est entièrement doublé en français. Il est bon de le noter, car ce n’est pas toujours le cas, comme dans les GTA ou RDR. Après si VF il y a, faut-il encore qu’elle soit bonne. Rassurez-vous, Days Gone a un excellent doublage dans la langue de Molière. Les acteurs ont été bien sélectionnés et leurs voix collent parfaitement aux personnages. L’écriture et l’adaptation est aussi de grande qualité. On a le droit à des dialogues crédibles, naturels et modernes, sans jamais trop en faire. On peut à tout moment switcher les voix, ainsi que le HUD et les sous-titres, en anglais, ou d’autres langues.
La bande originale de Days Gone est très bonne aussi. On reconnaitra des airs provenant de Son’s of Anarchy, Soldier’s eye par exemple. Mais aussi des rifts de guitares et de violons tranquilles et puissants à la fois. Souvent un peu country, très folklore US, c’est hyper plaisant à écouter. Je trouve même que certaines font un peu penser à Breaking Bad. Je vous invite à aller écouter la bo sur Spotify ou autres plateforme d’écoute. Elle vaut la peine.
L’IA
L’intelligence artificiel dans Days Gone est assez décevante. En mode normal, les ennemis sont plutôt malvoyants, assez dur de la feuille, pas très observateurs et ne s’inquiètent pas trop du sort des autres. Alors déjà, je vous expliquais le coup des pierres pour les attirer. Même s’il y a un tas de cadavres, bon ben, on ne s’énerve pas trop. C’est bizarre, on le remarque, mais on ne s’inquiète pas beaucoup et on se fait tuer de la même manière que ses 4 collègues.
Quand je dis qu’ils sont mal-voyant, c’est qu’à part les guetteurs qui, eux, ont, pour le coup, une vision d’angle, les autres il ne nous voit pas à plus de quelques mètres. Du moment qu’on est un peu sur le côté, on est hors de leur champ de vision. De face c’est dure à dire, mais à plus de 5-10 mètres c’est bon, ils ne nous voient pas, sauf en mode alerte.
Pour ce qui est du son, ce n’est pas vraiment mieux. Il y a un voyant qui nous indique le bruit que l’on fait. On nous dit que c’est important, mais je n’y ai jamais pris garde. De loin en courant, on ne nous entend pas. Et de proche, on est accroupi 90% du temps. Et même de proche en courant. Le temps qu’ils réagissent, ils sont déjà morts. Seules les chutes alertent vraiment les ennemis à la ronde et qu’il faut se méfier.
Après, Il y a les coups de feu, mais bon ce n’est pas une surprise que ça alerte. Mais, là encore, on peut s’en tirer facilement. Il suffit d’aller vite se cacher dans le buisson d’à-côté et on est tranquille. D’ailleurs, c’est assez rare que les ennemis fouillent les buissons, surtout les grouilleurs. Ça arrive, mais pas souvent. Seulement la horde donne une vraie impression d’IA. Comme banc de poisson, elle agit et réagit de manière assez vraisemblable. L’IA devient plus agressive la nuit, alors que le jour, c’est un peu moins dangereux.
Une réalisation AA(A)
Pour la réalisation Bend Studio a fait un excellent travail. Il faut savoir que Bend Studio est un « petit » studio de chez Sony. Loin des gros studios comme Santa Monica (God of War) ou Sucker Punch (horizon Zero Dawn), le jeu n’en est pas moins splendide. Ce n’est pas le nouvel étalon de la console, mais il est dans les hauts standards actuels. C’est propre, c’est beau artistiquement et techniquement. L’ambiance et les différentes atmosphères sont magnifiquement réalisées. Les multiples environnements sont vraiment plaisants à regarder avec de magnifiques panoramas.
La lumière avec des ombres dynamique donne du charme, comme lorsque les rayons du soleil pénètrent les fenêtres au petit matin ou transpercent les feuilles des arbres. Il y a aussi la pluie qui change totalement l’atmosphère, mais aussi le terrain. La boue envahie les routes, les habits sont trempés jusqu’à l’os. Il y a aussi les petites bruines du matin. Ou encore la neige qui s’accumulent sur les vêtements.
La réalisation des personnages humain est excellente. Les visages des personnages sont aussi magnifiques. Surtout pour les principaux. Avec des tatouages, la sueur qui coule, des expressions facials bluffantes. Après, pour les personnages secondaires et ennemis lambdas, c’est tout de suite plus ordinaire. Les textures sont moins fines, les visages sont plus génériques. Il y a beaucoup de clones, que ce soit les maraudeurs ou les rippers, on retrouve toujours les mêmes.
Pour les freakers, c’est sûr qu’on a toujours un peu les mêmes aussi, mais on s’y attend plus et c’est moins gênant. Ils sont effrayants comme il faut, surtout les têtards. Ça gueule bien, ça bouge bien et spécifiquement en horde c’est impressionnant comme les centaines de mutant bougent comme s’ils ne faisaient qu’un.
Après c’est loin d’être parfait. Il y a des bugs graphiques et audio par-ci par-là. Des scripts qui ne se lancent pas, des dialogues qui se répètent. Des cinématiques sans son (il faut relancer la partie, pour ça) et des ralentissements assez fréquents. Mais il ne faut pas s’inquiéter pour tout ça, car c’est plutôt rare et les différents patches déjà sortis ont corrigé beaucoup de petits soucis. Il y a déjà pas mal moins de bugs et de chute de framerate.
Pour ce qui est de la mise en scène, c’est plutôt moyen. Alors, au début, et par certain moment très scénarisé, le jeu se voit souvent haché dans son rythme avec un peu de gameplay, une toute petite cutscene, un peu de gameplay, une autre petite cutscene. C’est un peu agaçant, mais ce n’est pas trop souvent. Ensuite, il y a des missions clairement remplissages. Genre faire 2 minutes de moto pour aller voir comment va son pote. Une cutscene de 30 secondes et retour, ce n’est ce qu’il y a de plus intéressant.
Niveau difficulté, C’est assez facile dans l’ensemble, du moment que l’on est bien équipé et préparé. Deacon est assez faible et il faut savoir se la jouer discrète pour se faciliter les choses. Un autre truc pour rendre les choses moins difficiles, c’est de nettoyer les zones des nids de freakers en avance, comme ça lors que les missions se passent dans ces régions, c’est beaucoup moins infesté.
Il y a les points d’intérêt éphémères qui apparaissent de manière aléatoire pour nous indiquer que quelque chose se passe et qu’il serait intéressant d’aller y jeter un coup d’œil. Si, parfois, on tombe sur un camp de renégats à nettoyer, un civil à secourir, un animal à chasser ou simplement du loot, souvent il n’y a pas grand-chose voire rien. Alors, est-ce un bug, ou que je regarde mal, mais souvent il n’y a rien à ramasser et personne dans le coin. Bon peut-être que le son de la moto à fait fuir l’animal qui trainait dans le coin, mais, normalement, il laisse des pistes. C’est souvent plus une perte de temps qu’autre chose ces points.
Les événements attaques de sniper sont particulièrement pénibles. Déjà, il est pratiquement impossible d’échapper au sniper qui fera tomber Deacon de sa moto tout en la rendant inutilisable. Donc, faut se relever, tuer les 3-4 pauvres imbéciles qui vont essayer de vous attaquer, ainsi que le sniper. Alors c’est rigolo quelques fois, mais ça coute cher en ferraille pour la réparation de la moto.
Pour finir le système de sauvegarde est assez pratique. On peut faire des sauvegardes rapides lorsqu’on est proche de la moto ou d’un lit. Il y a plusieurs sauvegardes automatiques. En cas de pépin, c’est pratique. Et plusieurs sauvegardes manuelles. Par contre, les checkpoints dans les missions ne sont valable que tant que le jeu tourne. Si on arrête le jeu en espérant repartir à mi-mission, il faut oublier. On recommence du début. Donc, finissez totalement vos missions avant d’arrêter.
Un jeu dont on ne voit pas le temps passer
Days Gone est une excellente surprise. Je dois avouer que je n’en attendais pas énormément et, pourtant, j’ai été tout de suite pris dans le truc. Mes 20 premières minutes, mon vendu le jeu à 200%. Le jeu a réussi à me surprendre et à me faire sursauter 2x, ce qui est assez rare. Ça m’a tout de suite mis dans l’ambiance. Bon après ce sont les deux seules fois aussi. C’est dommage. Le côté biker, à la Son’s of Anarchy, dans un monde infesté de zombies, à la Walking Dead, avec un sentiment de danger permanent, m’a tout de suite plu.
L’histoire est très bien racontée en nous en donnant toujours juste ce qu’il faut pour avoir envie de continuer tout en laissant du mystère. Le personnage de Deacon est très bien écrit et incarné par une VF d’excellence. Le gamplay est hyper plaisant avec des mécaniques connues et reconnues. C’est très classique dans l’ensemble, mais punaise que c’est plaisant.
Le monde est vivant et varié. La carte n’est pas immense, mais la manière dont elle est dévoilée est assez maligne pour ne pas trop y faire attention. On y trouve un peu de tout. Il y a beaucoup de forêt, mais aussi du désert, des montagnes enneigées, des cavernes et des lacs. Certains panoramas sont à couper le souffle. Les ennemis mutants sont dangereux comme il faut. Par contre, L’IA fait un peu défaut. On peut sur-abuser de la technique de les attirer un à un avec des cailloux. Il faut, néanmoins, toujours se la jouer discret et si il y a besoin, on finit ça à la main à l’aide d’une hache, d’une batte pleine de clous ou autres armes de mêlée trouvées ou craftées par ses propres soins.
Les coups sont violents, ça frappe fort et ça éclabousse bien comme il faut. Mais, si les combats de mêlée sont une réussite, les combats à distance sont un peu moins bons. La visée est un peu lente et instable pour un manque de précision qui se ressent. Ça s’améliore pas mal avec de meilleures armes, mais surtout avec les bons points de compétences qui réduisent le recul et l’imprécision de la visée.
Pour ce qui est de la mise en scène, Days Gone est très bon. Les développeurs de Bend Studio arrivent à nous faire entrer dans leur univers. Les personnages sont pour la plupart bien écrit et la VF est excellente. L’écriture est moderne et bien rythmé. Le jeu des acteurs est très bon et le tout est amplifié par des expressions faciales de bonnes qualités. L’ambiance générale du jeu est fantastique. Souvent très pesante, on sent que le monde est à l’agonie et qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir. La loi du plus fort et de la terreur règnent en maître. Mais on rencontre des communautés de gens qui veulent s’en sortir et tente de recréer une vie normale avec le peu qu’il leur reste.
Pour ce qui est du côté gore, Days Gone est un très bon élève. Les animations d’exécutions sont nombreuses et violentes à souhait. C’est un jeu pour les 18 et plus, et donc les développeurs ont pu se laissé aller dans la violence et le gore. Les amateurs d’hémoglobine seront aux anges.
Tout n’est pas parfait non plus, loin de-là. Days Gone souffre de petits problèmes de rythme dans la progression, et de missions qui sont un peu répétitives. Même si les activités sont nombreuses, on fait toujours un peu la même chose et aux mêmes endroits. On tourne un peu en rond. Cela n’enlève rien au plaisir de jeu qui très bon, mais plus de variété aurait été le bienvenue.
Days Gone est un très bon jeu, plaisant, immersif et tout, mais il garde ce petit goût de déjà-vu que les joueurs du genre reconnaitront rapidement. On y retrouve un peu de tout ce qui c’est fait de bon ses dernières années. Ce n’est pas bien grave, du moment que c’est bien fait, ce qui est le cas pour Days Gone. Il n’a pas la prétention de vouloir réinventer la roue. Par contre, cela l’empêche de vraiment se démarquer de la concurrence. Seul les immenses hordes de mutants singularisent vraiment le titre et apporte un plus à la formule.
Le reste est très classique. C’est une très bonne expérience solo qui va droit au but sans faire de chichi. On en a vraiment pour son argent. L’aventure est longue et plaisant de bout en bout avec plus de 30 à 40 heures de jeu, voire plus encore. Si vous aimez ce genre de jeu, Days Gone fait très bien son travail. L’attente aura valu le coup, vous ne serez pas déçu.
Les plus :
- Une ambiance et un univers prenant
- Un savant mélange de Mad Max (le jeu), the Last of us, the Walking Dead et Son’s of anarchy
- Très beau graphiquement avec des panoramas magnifiques
- Un gameplay plutôt classique, mais tellement plaisant et efficace
- Une vraie aventure solo
- Les hordes impressionnantes et effrayantes
- Des combats de mêlée réussis qui ont de la patate
- Bien gore et violent comme il faut pour un jeu de zombies post-apo
- Le développement du scénario intéressant, mais un peu brouillon au départ
- Un jeu long avec plus de 30 heures minimum
- Une VF excellente ainsi qu’une bande-son qui colle parfaitement au titre
Les moins :
- Très classique, peut-être un peu trop
- Manque un petit quelque-chose pour se démarquer
- Une AI pas bien fine
- Les combat à distance plutôt moyen
- Un peu trop répétitif quand même
- Quelques zones moins peaufinées que d’autres
- Quelques bugs et chutes de framerate
- Des missions remplissages inutiles (genre FEDEX)
Editeur: Sony Interactive Entertainment (SIE)
Développeur: Bend Studio
Plateformes: PS4 en exclusivité
Date de sortie: 26.04.2019
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