Jules, 33 ans, célibataire, un ours à la maison.
Jules vit une grosse remise en question. Il est incapable de s’adapter au quotidien métro-boulot-dodo. Tout le monde avance dans la vie sauf lui. Il a un boulot qui ne le satisfait pas avec des collègues imbuvables, sa vie sociale se résume aux coups de téléphone de sa mère inquiète…Mais heureusement, il y a Ernest, un ours mal léché qui habite chez lui. Un jour, alors que l’ours et lui se trouvent au poste de police (il faut dire qu’à chaque fois que l’ours apparaît hors de chez lui ça finit mal), il fait la connaissance d’Alice, une jeune anarchiste. Elle finit par habiter chez lui avec Ernest, ce qui forme un ménage à trois un peu improbable. Viennent les grandes questions, est-ce qu’il ne faudrait pas ramener l’ours dans la nature, pour la paix de leur couple?
Debhume nous livre ici sa première bande dessinée depuis son master en BD à Liège. Les romands le connaissent déjà depuis 2012, il publie en tant que dessinateur de presse dans le journal satirique Vigousse. Dans cette histoire, qui a gagné le prix belge Raymond Leblanc, l’ours représente un sauveur, il apparaît en plein désarroi de Jules, peut-être pour le forcer à changer ses habitudes avant de tomber complètement dans la dépression. C’est un ours, mais aussi l’antithèse de l’ours. Il fume des clopes, il mange de la confiture, et il est incapable de se débrouiller en pleine nature. Un peu comme Jules en fait. Incapable dans son propre milieu. L’ours n’est pas à l’aise en forêt, comme Jules ne l’est pas dans sa vie. On suit ces deux compères tout le long de l’histoire, aux couleurs claires et aux traits fins, presque encore esquissés, comme dans un rêve. Il n’y a qu’à la fin, où on commence à comprendre vraiment « la nécessité d’avoir un ours chez soi ».
Dorothée Stofer
- Scénario et dessin: Debuhme (Philippe Baumann)
- Editions Le Lombard
- Date de sortie: Août 2018
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