Dernier rendez-vous avec la Lady

Il s’agit d’un premier roman et qui plus est d’un roman primé… Peut-être que les deux beaux squelettes qui dansent en couverture et le nom de l’auteur vous ont envoyé comme moi au Mexique avant de lire la quatrième de couverture…

En ouvrant le livre j’ai été surpris de constater qu’il était écrit à la première personne alors que la quatrième parlait d’un Il. Et bien sûr j’ai eu beaucoup de mal à assumer le rôle d’un jeune célibataire – veuf – drogué bien décidé à en finir avec la vie. Car c’est de cela dont il est question : un jeune veut mourir et tente bien sûr de se tuer d’une surdose de sa Lady. Et le voilà dialoguant avec les morts – on se souviendra de la fête des morts dans Au-dessous du volcan de John Huston d’après Malcom Lowry – fréquentant des voyous à la recherche du Rincon de Juan où il est censé trouver ce dont il a besoin.

Je pense que les lecteurs hispanisant et les amateurs d’un certain genre de fantastique (que l’on dira inspiré par Orphée et Eurydice) prendront plaisir à la lecture de ce roman. Je vous avoue que pour ma part j’ai eu du mal… Sans doute à cause de mon esprit cartésien qui a du mal à admettre que ce que subit un personnage de violence et de peur puisse l’être sans mal, sans séquelle avec une grande maîtrise du récit que l’on peut en faire à des personnes confortablement assises dans des fauteuils clubs. Si l’on peut rapprocher ce fantastique du ‘Grand Guignol’ je ne marche pas comme les enfants de l’autre guignol qui crient pour prévenir Guignol que le méchant est derrière lui. Si l’appréciation de ce dernier rendez-vous relève d’une question d’âge… on dira que j’ai passé celui de me faire peur pour ensuite rigoler de ma frayeur… ou de considérer la mort comme ouvrant sur autre chose.

Bonne lecture.

Pardon, j’oubliais : « L’existence mondaine des vivants est une comédie monumentale et un divertissement de première classe pour les morts. C’est peut-être ça d’ailleurs, son véritable objectif. ».

Dernier rendez-vous avec la Lady
Auteur : Mateo Garcia Elizondo
Editeur : Maurice Nadeau

www.maurice-nadeau.net