Des larmes sous la pluie

Des larmes sous la pluie

J’aurais pu, comme cela m’arrive, vous proposer deux livres dans la même chronique, puisqu’il sort deux Rosa Montero d’un coup. Mais ils méritent chacun d’avoir une chronique. Des larmes sous la pluie est paru pour la première fois en 2013 et peut-être l’avez-vous lu à l’époque. Si ce n’est pas le cas, il me semble qu’il vaut mieux le lire avant d’attaquer l’autre. Si c’est le cas, n’hésitez pas à vous le remettre en mémoire.

L’écrivain de science-fiction et chroniqueur à ses heures, Philippe Curval, dit de ce genre de livre que c’est de la science-fiction blanche. Il faut comprendre de la science-fiction hors collection, de la SF sans l’étiquette. Le genre se vend plutôt mal pour l’instant et donc ranger un titre dans son rayon n’est pas lui rendre service. Soyons clairs, ceux qui bouderaient ce roman sous le prétexte qu’il relève de la SF commettraient une grave erreur et se priveraient d’un plaisir. En quatrième de couverture on vous parle de Philip K. Dick et de Blade Runner après vous avoir signalé que l’action se déroule en 2109. Mis à part le fait que dans SF il y a science, la qualité, la force d’un auteur de ce genre est de construire des univers, des mondes, des sociétés qui « se tiennent », sans failles… Rosa Montero a imaginé un monde : les « États Unis de la Terre » dans lequel cohabitent des humains et des techno-humains. Ces derniers sont des individus fabriqués à partir de matrices et destinés à des fonctions précises – physiques et psychismes en conséquences – façon « Meilleur des mondes ». Mais leur durée de vie est courte. Ils « naissent » à vingt-cinq ans et meurent à trente-cinq, ils ont travaillé deux ans pour l’entreprise qui les a commandés et peuvent ensuite vivre à leur guise. Bruna Husky est une techno-humaine dite de combat qui est devenue « détective privé ». Là elle est chargée de découvrir le pourquoi de suicides et de comportements meurtriers de techno-humains. On retrouve dans le cerveau des victimes des « mémoires » altérées. En effet pour que les techno-humains puissent mener une existence on leur a implanté des mémoires (cinq cents « clichés/situations » qui leur donnent l’impression d’avoir un passé). Bruna est une anxieuse qui ne cesse de compter le temps qu’il lui reste à vivre et de boire sans trop de modération comme un bon privé qui se respecte.

Je ne vous raconterai pas le déroulement de l’enquête, sachez seulement que c’est vivant et fort agréable à lire. Les informations nécessaires à la compréhension du monde de 2109 interviennent à point nommé sous forme de plongées dans des archives. Et, bien sûr, on s’attache à l’héroïne au point de lui imaginer un bel avenir… en compagnie de son amant.

Bonne lecture.

Nota : on appréciera l’illustration de couverture.

Des larmes sous la pluie
Auteure : Rosa Montero
Editeur : Métailié

www.editions-metailie.com

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