A travers plusieurs saynètes désopilantes ou décalées, Nina Cachelin, Adrien Laplana et Eric Lecoultre nous embarquent pour la quête du Graal contemporain : le bonheur. Après le théâtre de la Madeleine, le trio sera en representation au point Favre à Chêne-Bourg les 30 et 31 mars 2022 ! La recette du bonheur vous attend !

« Il y a deux sortes de temps : y a le temps qui attend et le temps qui espère. » Si cette citation de Jacques Brel pourrait sembler un peu floue, elle prend ici une réalité tout à fait visuelle. Ce que les comédiens proposent est une mosaïque réussie de moments de théâtre : ceux où l’on est bruyant, ceux où l’on se tait, ceux où l’on s’observe et ceux où l’on s’exprime pleinement. Animés par l’accomplissement de leurs rêves et l’eternelle question de l’épanouissement, les personnages nous entraînent dans des situations absurdes, délirantes où l’humour le dispute souvent au fantasque.

On va ainsi d’un empereur romain relatant des songes insensés à ses sujets afin qu’ils puissent en tirer une quelconque prophétie à un chevalier présomptueux se heurtant au caractère bien trempé d’une princesse émancipée en passant par des commerciaux en panne d’idées. On sent les artistes très marqués par les rouages de l’impro tant les tableaux coulissent avec maîtrise ce qui permet à tout l’ensemble de garder un rythme soutenu, clef de voûte de toute comédie.

Le jeu, comme c’est souvent le cas avec Eric Lecoultre et ses partenaires, est pleinement investi sans qu’il soit surchargé. Coup de coeur pour les mimiques très expressives de Nina Cachelin dont on ne se lasse pas. Mais le jeu n’est pas que la parole. Rappel en est avec ce beau moment de jeu muet offert par Adrien Laplana qui incarne un type seul chez lui un soir de réveillon. Il s’ennuie, tourne en rond mais trouve quand même la force de s’animer pour faire un selfie propablement publié ensuite sur les réseaux sociaux. Un temps de pause dans la parole d’une drôlerie acidulée joué sans lourdeur ni démonstration et qui trouve un écho très actuel.

Côté mise en scène, on n’est pas en reste entre les effets de lumière et les bandes-son qui dynamisent le spectacle par leur variété et transforme l’ambiance en un battement de cils. On apprécie tout particulièrement l’usage du rétroprojecteur qui occupe ici une réelle fonction dramatique puisqu’il alimente directement le jeu.

Ce n’est pas qu’un accessoire décoratif mais bien un allié à plusieurs usages : tantôt il fait office de bande-annonce pour lancer une émission, tantôt il devient écran pour diffuser un morceau d’une célébre interview de Brel ou encore une mini vidéo clip vantant les qualités de la Cerf-volante, bière artisanale. Clip très bien réalisé avec une mélodie des plus entraînantes soit dit en passant. On note aussi le plaisir évident des comédiens à se déguiser pour mieux camper leurs personnages.

Ces derniers, qu’ils soient seigneurs, directeur marketing, ancien trader ou encore fada de cerf-volant, nous font entrer dans la danse avec sincérité. Qu’importe la route pourvu qu’on ait la passion! Et ces comédiens en ont a revendre ! Que le spectacle continue !

Jeu : Nina Cachelin, Adrien Laplana et Eric Lecoultre.
Mise en scène : Dardan Shabani.
Crédit photos : Alexis Andres

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.