Et une très belle illustration en couverture, mais une présentation en quatrième de couverture un peu trop précise et qui considère que « la guerre est le décor ».

Or il me semble que si cela était vraiment le cas, l’auteur n’aurait pas pris la peine de préciser date, lieu et circonstances. Et ce n’est pas n’importe quelle guerre, c’est la première guerre mondiale. Nous sommes le 14 juillet 1916 dans la Meuse et il a été décidé d’une offensive. Le jeune (dix-sept ans) Jules Récarte, originaire de Saint-Malo, est lancé à l’assaut des premières lignes ennemies. L’explosion d’un obus, d’une mine le laisse, évanoui et blessé à une jambe, au creux d’un cratère profond avec un bidon d’eau qui en contient deux litres et demi. Et là la guerre devient ‘prétexte’ à réflexion. D’abord à inquiétude, les brancardiers m’ont oublié ou ils ne sont pas passés. Puis à la recherche du moyen de s’en sortir. Vient un oiseau prédateur qui voudrait bien s’alimenter de la chair du blessé, puis un soldat ennemi mourant.

Les situations sont d’un réalisme clinique et l’on repense aux réactions d’Aragon et Breton devant ce qu’ils ont vu de cette guerre. Mais Jules est jeune et n’envisage pas d’abandonner la vie. Il me semble que l’intérêt premier de ce livre est de poser la question de la nécessité du souvenir. A l’heure où la guerre frappe de nombreux pays dans le monde et où nous en voyons les images presque en direct. Peut-être est-il besoin de rappeler comme le fait Jacques Prévert : « Quelle connerie la guerre ! ».

Bonne lecture lente.

Deux litres et demi
Auteur : Julien Jouanneau
Editeur : Maurice Nadeau

www.maurice-nadeau.net

Deux litres et demi
4.0Note Finale

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