Je suppose que vous connaissez les deux musiciens cités ci-dessus. Le premier au moins pour la forme de sa trompette, le second sans doute pour avoir remarqué ses musiques sous/sur les images de Monsieur Clint Eastwood. Mais combien parmi vous savaient l’importance du second pour le premier ?
Vous trouverez dans le CD1, outre une version très particulière du célèbre Caravan de Duke Ellington, une Gillespiana Suite en cinq parties écrite par Schifrin qui rend hommage au trompettiste mais traduit aussi son apport au jazz en général. Gillespie renouvelle le blues et introduit la musique latino-américaine dans sa musique. Il faut dire qu’il a été officiellement désigné comme ambassadeur du jazz pour le monde entier. En Amérique du sud il va rencontrer Lalo Schifrin. Et poursuivre l’introduction des rythmes latinos dans sa musique. La présence de Desafinado dans le second CD n’est donc pas une surprise. En écoutant cette musique, j’ai par moments cru entendre du Michel Legrand or le petit livret inclus nous apprend qu’ils ont enregistré ensemble. Et donc nous avons le choix, ou le jazz est une musique naturellement ‘universelle’ ou à certains moments de son histoire il réunit les humains. Dizzy se veut humaniste engagé et va en 1963/64 faire politiquement campagne en tant que candidat à la présidence des USA… vous trouverez en page 7 du livret un extrait de son programme et huit de ses ministres. On notera qu’une femme sera sa vice-présidente, une Indienne de la tribu Sioux et que deux chanteuses Peggy Lee et Ella Fitzgerald ont chacune un ministère. Et surprise un ministre de la Paix (Charlie Mingus en l’occurence). Il me semble que pour l’époque ces choix se révélaient audacieux même si l’on entendait aussi que les temps changeaient.
A écouter sans la moindre modération pour se souvenir aussi.
Bonnes écoutes.
Dizzy Gillespie featuring Lalo Schifrin, Live in Paris 1960-1961
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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