Avec en haut de l’affiche-couverture mais en tout petits caractères : L’Harmattan, Anthéa théâtre d’Antibes et Collectif La Machine présentent en dessous et en plus gros un spectacle de Félicien Chauveau d’après l’œuvre de Miguel de Cervantes et en sous-titre : Ou le manifeste de la vie singulière.

Un mot d’abord sur la captation, elle est à mon avis réussie. Je veux dire qu’elle rend compte d’un spectacle tel que nous pouvons le voir en tant que spectateur avec cet avantage sur nous c’est que, l’ayant déjà vu, elle précède toujours ce que nous regardons. C’est clair ? On appréciera les bonus dont certains montrent bien l’extraordinaire travail collectif de la troupe responsable de ce spectacle. C’est un bon spectacle et je n’imagine pas de spectateur mécontent. D’autant plus que la difficulté est grande. Rendre sur scène un texte vénéré, c’est un peu comme mettre en scène les essais de Montaigne. D’abord, il y a les moulins, puis au hasard Rossinante et Dulcinée. Les moulins se font géant singulier monté sur échasses, Rossinante se fait fauteuil roulant et le chevalier à la triste mine (ou figure) est sous perfusion au début, handicapé et il arbore son plat à barbe comme un casque de soldat britannique, Dulcinée traverse salle et scène sans un regard, absente présence. Sancho Pansa, il se met à penser et donne la réplique à son maître. Le texte est juste et la voix de Jean-Claude Dreyfus rend bien. La musique joue bien… Tous les comédien.ne.s en scène jouent admirablement bien, même dans leur rôle d’accessoiriste. Mention bien sûr pour le rôle-titre dont la silhouette m’a évoqué un certain Jacques B. dans le même rôle. Mais – vous l’attendiez, non ? – j’ai – c’est moi – été gêné par le burlesque de certaines séquences, surtout quand par exemple Don Quixote joue les Cyrano vers les étoiles, gêné quand une bonne idée comme celle des bulles n’accrochait pas vraiment les lumières, gêné quand les combats aux fleurets s’éternisaient inutilement. Enfin je vous pose la question : quelle fin préférez-vous, celle sur la table très fortement inspirée, à mon avis, ou celle sur la balançoire tout aussi juste, à mon avis ? En tout cas un très bon outil pédagogique pour ceux qui voudraient travailler Cervantes…

Bon spectacle.

Don QuiXote, l’invincible
DVD
De : Félicien Chauveau
Editeur : Harmattan

www.editions-harmattan.fr

Don QuiXote, l'invincible
5.0Note Finale

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