En 1848, dans la capitale espagnole, Don Vega, héritier d’une riche famille californienne, reçoit une lettre d’Amérique lui annonçant le décès de ses parents et l’incitant à rentrer au pays. Arrivé sur place, le héros de cette histoire découvre que le domaine familial est tombé sous la coupe d’un ancien général (Gomez). L’ex militaire, secondé par un exécuteur sans scrupule, spolie les paysans en achetant leurs terrains à bas prix, afin de les revendre plus cher. Il exploite également, les personnes les plus pauvres, en les faisant travailler dans des mines d’or. Heureusement, certains trouvent le courage de se révolter (Le visage couvert d’une cagoule, ils ressuscitent Zorro, un mythe populaire local). Don Vega décide de suivre leur exemple et revêt un costume noir et un masque, bien décidé à faire payer Gomez…
Avec Don Vega, Pierre Alary signe une relecture enthousiasmante d’un classique de la culture populaire : Zorro. Le personnage est né en 1919 dans un roman de Johnston McCulley, il a ensuite été immortalisé par le cinéma et par la fameuse série télévisée de Walt Disney. Pierre Alary se détache de ces références et propose un récit plus dense. Ses personnages sont bien représentés et il donne une profondeur nouvelle à l’histoire, notamment en précisant le contexte historique, économique et social de la Californie du milieu du XIXème siècle. L’auteur n’oublie pas, cependant, que Zorro est un personnage d’aventures. Son œuvre, menée tambour battant, compte de nombreuses scènes de combats (épée, pistolet, carabine) et tous les coups sont permis. Le tout étant porté par un dessin virtuose et un trait précis, tant pour l’expression des personnages que pour les décors. Les ambiances sont soignées et rehaussées par des couleurs judicieusement choisies.
Né en 1970, Pierre Alary a intégré la prestigieuse école des Gobelins à Paris. Il y a reçu un enseignement tourné vers les techniques d’animation, ce qui lui a permis d’être plus tard, embauché par les studios Disney et d’animer des longs-métrages tels que : Tarzan, Kuzco et Le Livre de la Jungle 2. Il s’est tourné par la suite vers la bande dessinée et sa première série, Griffin Dark est parue sous le pseudo de Stanley, en 1997. On lui doit également une participation aux BD : Sinbad, Moby Dick, Silas Corey ainsi que le one shot : Mon Traître.
Sa nouvelle bande dessinée de 96 pages est captivante, même si on ne saisit pas tout de suite, les subtilités de ce Zorro retravaillé. Destiné à un large public, cette création haute en couleurs est dotée de textes courts et facilement compréhensibles.
Scénario & Dessin : Pierre Alary
Éditions : Dargaud
www.dargaud.com
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