Une couverture assez attirante à l’illustration subtile et qui porte la mention « Prix du Premier roman étranger ». Vous savez peut-être que je me méfie des livres primés, surtout quand je ne sais qui a décidé que cette œuvre plutôt qu’une autre méritait un prix. Là je ne peux que tirer mon chapeau pour féliciter les membres du jury.
Vous avez entre les mains un « beau » livre. Un très bon livre. Qui vous offre une réflexion sur l’enfermement, la liberté, la littérature et son pouvoir. Celui qui « écrit-parle » se trouve dans le secteur des condamnés à mort d’une prison qu’il appelle le donjon. Si sa cellule est parfois inondée ce n’est pas grave, on dira même que pour lui c’est un bien. Cette inondation lui procure des sensations, lui permet de s’évader. Il occupe son temps à lire ou à observer ce qui est autour de lui. Oui, bien sûr, il n’en voit rien à proprement parler mais il entend, il sent. Et surtout il imagine la vie des autres à défaut d’en vivre une par lui-même. Il y a un prêtre déchu qui trouve une certaine rédemption à s’occuper des autres prisonniers. Il y a surtout la dame qui a pour mission de sauver l’un des condamnés à mort. Elle a choisi celui qui justement a décidé de mourir. Le regard – si l’on peut dire – du condamné qui parle sur les autres trace un portrait en creux de ce personnage. Un portrait peaufiné par ses lectures et ce qu’il en dit et/ou ce qu’elles lui procurent.
Attention, il faut lire attentivement. Je veux dire ne rien perdre des mots de celui qui raconte. Il faut aussi noter que l’auteur du roman est une femme qui en plus d’être auteure et journaliste est enquêtrice spécialisée dans les peines de mort. C’est un court roman qui mérite d’être rangé dans votre bibliothèque et vous devez donc prévoir d’en acheter au moins trois exemplaires car si vous avez la « gentillesse » de le prêter il n’est pas sûr qu’on vous le rende, on l’aura prêté à quelqu’un d’autre.
Bonne lecture.
En ce lieu enchanté
Auteure : Rene Denfeld
Editeur : 10-18
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