Avec en guise de sous-titre explicatif Le renoncement et le gratuit et une couverture intéressante où il me semble que l’on peut voir un Sisyphe mains aux poches refusant de gravir la colline sombre qui se dressait devant lui… Il s’agit d’une reprise étoffée d’un cours donné au Collège de France en 2004-2005. Et il me semble, entre nous, que ce petit livre tombe à point si j’en crois la première phrase : « Notre époque, fascinée par les mythes d’Ulysse, par les emblèmes de la sagesse active, a un peu oublié les vertus passives, la patience, le renoncement, le détachement, la pure perte de soi. ». Là je prends un malin plaisir à m’interrompre un instant pour vous laisser mettre sous les mots qui vous importent les exemples qui vous viennent à l’esprit pour les illustrer ou non. Intéressant, non ? En trois chapitres ou parties l’auteur interroge des personnages, des fantômes des hommes. Je vous avoue que sa lecture d’Un cœur simple de Flaubert est éclairante… Et son rapprochement de Mychkine, l’Idiot de Dostoïevski avec le Don Quichotte interroge. Pour ce qui est des fantômes, il utilise comme point de départ Lettres mortes : correspondance censurée de la nef des fous, hôpital de Volterra 1900-1980… et la dernière citation du chapitre est extraite de La journée d’un scrutateur d’Italo Calvino. Enfin pour ce qui est des personnes, il convoque Dag Hammarskjöld et Charles de Foucauld. Si vous avez oublié le premier, demandez à votre moteur de recherche favori, pour le second je pense que vous savez qu’il a été béatifié et qu’il est, entre autres, l’auteur d’un dictionnaire Touareg/Français.
Et surtout ne croyez pas, parce que c’est un cours, qu’il est difficile à lire ou à comprendre… Cela se lit facilement et c’est à mon avis fait pour les curieux, pour ceux qui cherchent à cerner leur monde en utilisant les outils que d’autres ont façonnés.
A lire en s’arrêtant pour imaginer plus loin… Bonne lecture.
En pure perte
Auteur : Carlo Ossola
Editeur : Rivages
Collection : Petite Bibliothèque
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