Avec une superbe illustration de couverture… il pleut des cailloux… et bien sûr le personnage masculin principal en prend pour son grade… Le personnage féminin principal s’en tire bien, merci.
Émile Blanchard se sent tellement mal dans sa peau qu’il a pris l’habitude de traverser chaque jour la nationale qui passe devant chez lui les yeux fermés. Émile, du temps où il était flic, était sur une enquête de trafic. Puis on a exigé sa présence sur trois meurtres dont les victimes avaient eu la langue tranchée. Des scientifiques importants en matière de biologie cellulaire… Mais Émile, au sortir d’un interrogatoire, est passé voir sa vieille mère et l’a tuée. Pour lui éviter de mourir mal, en souffrance.
Sa première enquête abandonnée…
Yves Gaudin dresse un portrait au noir de notre société et quelques morceaux d’écriture de toute beauté. Quand vous serez entré dans les monologues d’Émile, quand vous aurez pris la mesure de sa détresse, vous comprendrez son geste. Attention, sous prétexte de cette noirceur, ne vous défilez pas, poursuivez votre lecture sinon vous risquez de ne rien comprendre. Et surtout ne prenez pas ce court roman pour un exercice de style aussi réussi soit-il. Cela va au-delà. Émile nous ressemble, comme il ressemble au Joseph K du procès… Émile c’est sa logique et son humanité contre les routines, les habitudes, les rituels inventés pour se protéger. Émile c’est un bon exutoire. Malgré tous ses déboires, il ne nous rend pas responsable de ce que la société lui impose. Il ne nous culpabilise pas. Il se contente de nous donner à réfléchir et c’est déjà pas mal.
A lire d’une traite à votre rythme et surtout à offrir, à prêter. Il faut qu’Émile s’explique au plus grand nombre.
En vérité
Auteur : Yves Gaudin
Editeur : Héloïse d’Ormesson
www.editions-heloisedormesson.com
Laisser un commentaire