Avec un bandeau rouge portant un texte en blanc : l’arnaque des gaz de schiste. Ceux qui suivent l’actualité de l’édition BD savent que l’éditeur Futuropolis est depuis ses débuts un éditeur qui ose publier ce que ses confrères hésitent à, ou refusent d’éditer. Là si vous ouvrez l’album vous rectifierez d’office le pied de page de ma chronique. En effet j’ai écrit « scénariste » alors que j’aurais dû écrire « enquêteur ». Sylvain Lapoix ne fait pas partie du sérail des scénaristes. Il se dit « journaliste politique engagé et un brin utopiste ». Et il enquête dans les domaines de l’énergie, de l’écologie et des partis politiques. Et cela nous donne d’abord une écriture particulière qui dans cette bande dessinée propose à la fois un texte – dans une BD plus classique il serait dans des encadrés – à lire comme une enquête publiée dans un magazine et un texte dans les phylactères pour les pensées et les paroles des personnages qui explicitent ou commentent l’enquête.
Pour ce qui est du dessin je me permettrai de le qualifier de raide, mécanique et plus destiné à l’illustration d’articles qu’à la BD. Attention ! c’est un choix des auteurs et non un défaut. Je veux dire que à la différence de ce qu’aurait pu donner une BD scénarisée par un maître es scénario entraînant le lecteur dans des courses poursuites et des explosions – façon Largo Winch par exemple – ici nous sommes « contraints » de lire les informations et rien ne vient parasiter cette lecture – surtout pas les émotions des personnages -. Peut-être parfois une des pages damiers qui proposent trois rangées de trous cases aux fonds colorés gênera-t-elle votre lecture mais dans l’ensemble vous lirez l’enquête et vous saurez ce qu’il faut savoir sur le sujet des gaz de schiste. Ne doutez pas de ce que dit le journaliste. D’une part cet album suit une pré-publication en magazine et d’autre part on sait que le travail des journalistes est précédé avant publication du travail des avocats qui décident de la possibilité ou non de publication sans risque de procès. Et je suppose que les éditions Futuropolis n’ont pas pris de risque inutile. Ce genre de production s’apparente pour moi au travail d’un Michael Moore ou d’un Laurent Cantet …
Pour ne pas mourir idiot, comme disait… Je ne sais plus qui.
Énergies extrêmes
One-shot
Dessinateur : Daniel Blancou
Scénariste : Sylvain Lapoix
Editeur : Futuropolis
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