Après lecture du début de ce roman – ou simplement de la quatrième de couverture – vous vous étonnerez sans doute comme moi de l’illustration photographique. Et si par simple curiosité vous comparez le titre original et sa version française vous vous interrogerez sur les mystères de la traduction et des choix éditoriaux. Mais que cela ne vous interdise pas de lire ce premier roman. Il est d’une grande sensibilité et la traductrice – Nathalie Castagné – semble avoir rendu le style poétique de l’auteur.
Ce roman raconte deux bouts de vie. D’une part celle de Cica qui a une peur panique de l’eau et un comportement asocial depuis la mort de sa mère. D’autre part celle de Walker – à cause du ranger texan – qui est mongolien. Les deux individus se rencontreront in fine mais sans incidence. Cica apprend à vivre grâce à une vieille dame, une voisine, puis par le biais de la lecture et devient même une sorte de génie. Walker est gentil mais il fait peur aux gens normaux. Heureusement – si l’on veut – pour la sexualité de Walker qu’il existe « l’amour au téléphone » cela lui évite de devenir violent. Je ne peux décemment vous en dire plus sans vous dévoiler trop de choses. Ce roman se déroule dans une Italie d’aujourd’hui mais on a parfois le sentiment de se trouver dans celle de Vittorio de Sica, celle du « Voleur de bicyclette » – si vous ne l’avez pas vu, c’est le moment. Je vantais le style poétique de l’auteur assez bien rendu par la traduction, je dois vous en donner au moins un exemple.
« La journée commence bien. Mariarosa a mal dormi, d’un sommeil pareil à une fine pellicule sans cesse trouée par les épines de certaines pensées. » (Mariarosa est la mère de Walker le mongolien, d’un autre garçon Angelo et d’une fille – normaux.). Il y a beaucoup d’images de ce type dans le roman, elles lui confèrent un côté dramatique.
Attention ! Roman difficile à lâcher une fois entamé.
Entre deux silences
Auteur : Maria Paola Colombo
Editeur : Presses de la Cité
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